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Game of Thrones : la 4ème saison a battu des records

La saison quatre de Game of Thrones s'est achevée lundi soir en France (dimanche soir aux Etats-Unis). La série affole les compteurs et continue de battre des records. Elle est LA fiction que la chaîne HBO cherchait pour reprendre sa place de leader créatif. Adapter une oeuvre de fantasy (genre confidentiel) était un pari risqué. Mais réussi.
Article rédigé par Bertrand Dicale
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
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La quatrième saison de Game of Thrones avait été lancée, voilà trois mois, avec les moyens d'un blockbuster hollywoodien. Au terme des dix épisodes de cet opus, la série confirme qu'elle est hors norme. Ses audiences battent des records régulièrement, tant dans les comptabilités légales qu'illégales. Elle est devenue un phénomène télévisuel et un phénomène de téléchargement qui a depuis longtemps dépassé le cercle des amateurs de littérature "fantasy" et celui des inconditionnels de George R.R. Martin.

Elle est également la démonstration que HBO conserve sa capacité à proposer des productions qu'aucune autre chaîne n'aurait l'audace sinon les moyens de pouvoir inclure dans ses grilles de programmes. Adapter la saga de Martin constituait un pari assez risqué. Certes, la chaîne pouvait compter sur les lecteurs et les ouvrages vendus par l'écrivain comme sur un public captif. Mais cela demeurait un pari risqué.

Stratégie de niche

Rien ne disait que le public serait au rendez-vous d'une fiction appartenant à un genre de niche et rien ne disait que les aventures de sept souverains se disputant le pouvoir dans un royaume imaginaire pouvaient provoquer un tel engouement. Le risque était d'autant plus grand que l'adaptation exigeait, par l'histoire même, des moyens financiers substantiels pour filmer et relater les différents arcs narratifs avançant en parallèle.

Dans cette aventure, HBO pouvait se prévaloir de l'expérience et de succès comme d'échecs. La chaîne n'en était pas à son coup d'essai concernant l'exploration de genres oubliés ou tombés en désuétude. Elle avait proposé un péplum avec Rome , elle avait proposé un western avec Deadwood , elle avait proposé un film de gangsters avec Les Soprano , elle avait proposé une espèce de documentaire avec The Wire et elle avait proposé un objet mal identifié avec La Caravane de l'Etrange .

Les fortunes de ces séries, toutes reconnues pour leur grande qualité, avaient été diverses. Rien ne disait donc que GoT n'allait pas se révéler être un four et un gouffre financier.

Deux tomes d'avance

La seule certitude était la qualité du matériaux de base (qui s'est quand même vendu à 15 millions d'exemplaires dans le monde) et surtout une structure narrative extrêmement propice à la scénarisation avec un récit fait d'une succession de points de vue. Le côté saga, comme l'affectionnait Maurice Druon dont Martin avoue être un admirateur, était également de nature à fidéliser. On s'attache à certains personnages, on se met à détester d'autres et on a envie de savoir ce qui va leur arriver dans un univers où la mort rôde en permanence.

Le caractère intemporel et universel des thèmes proposés (famille, politique, argent, religion, jalousie, etc.) a facilité une transposition et une mise en regard de la fiction avec le réel et le quotidien des spectateurs. Game of Thrones résonne dans à peu près dans tout, on peut lui trouver des simitudes avec n'importe quelle situation personnelle.

S'il fallait relever malgré tout une faiblesse, ce serait celle pointée du doigt par Martin lui-même qui regrettait récemment que les saisons n'aient que 10 épisodes et non 12 ou 13, ce qui oblige à couper des pans entiers de son récit et ne laisse pas tout à fait le temps de cerner la psychologie des personnages.

A ce jour, cinq tomes de la saga ont été publiés. L'écrivain est attelé au sixième. Il y a un peu plus d'un an, il avait livré les 138 premières pages à son éditeur. Depuis, c'est l'attente. La série en est, elle, à la fin du troisième tome environ. Il ne reste que deux tomes d'avance.

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