La grande aventure du Village Français
La Seconde Guerre mondiale demeure une source inépuisable d'inspiration pour la fiction française. La période a été visitée de long en large pendant plus d'un demi-siècle avec des films aussi différents que La Grande Vadrouille de Gérard Oury (1966) et son évident besoin de rire ou L'Armée des ombres de Jean-Pierre Melville (1969) adapté du roman de Joseph Kessel. Chacune à sa manière, ces fictions présentent un intérêt et participent du même besoin de mémoire, de la même nécessité de témoigner encore et encore car plus le temps passe et plus le risque d'oubli grandit.
Un Village Français s'inscrit dans cette tradition mais il y occupe désormais une place à part. Après des débuts un peu hésitants lors des premières saisons, notamment concernant les jours de diffusion, la série est devenue un programme-phare pour France 3, un rendez-vous suivi (plus de trois millions de téléspectateurs) et apprécié. Ses créateurs Frédéric Krivine, Philippe Triboit et Emmanuel Daucé ont fait la démonstration qu'un spectacle populaire pouvait être de qualité et que cette dernière n'était pas réservée à un petit cercle d'amateurs éclairés.
Une justesse de ton
Ce qui frappe depuis le début de cette aventure, c'est la justesse du propos, le calme avec lequel les enjeux et les grandes questions humaines sont posés. Il y a un évident souci d'éviter en permanence le piège de la caricature, de restituer la situation de l'époque en préservant une grande partie de sa complexité.
A mesure que les saisons s'enchaînent, une grande fresque (phénomène sans précédent à la télévision française) se dessine, entraînant patiemment le public vers le terme de la guerre, la libération et le début de la reconstruction. L'essentiel n'est pas le lieu où l'histoire nous conduit mais les chemins qu'elle nous fait emprunter.
La cinquième saison parle du maquis, de la tentation de résister quand on n'en a pas vraiment les moyens matériels, ni les armes. Elle se poursuit jusqu'au 5 novembre.
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