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Les séries, au coeur de l'histoire de la télé

Par leur nombre et leur diversité les s'adressent à tous, comme le rappelle l'exposition Culture TV au Musée des Arts et Métiers, à Paris.
Article rédigé par Bertrand Dicale
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (L'exposition est présentée au Musée des arts et métiers, à Paris. © Musée des arts et métiers)

Des téléfilms de l'ORTF aux séries originales de Canal+ en passant par les feuilletons aux formats divers, la fiction a toujours occupé une place stratégique dans les grilles de programmes des chaînes depuis l'apparition de la télévision en France. Notre pays fut l'un des premiers du monde à diffuser des émissions par voie hertzienne.

La fonction première de ces fictions était celle du divertissement, avec parfois une ambition pédagogique voire patrimoniale. Notre pays a longtemps eu un goût marqué pour les récits filmés en costumes (Ivanohé , Jacquou le Croquant ou Thibaud ou les Croisades ), mais aussi pour les fictions policières avec les aventures de Jules Maigret, de François Vidocq ou encore avec Les Cinq dernières minutes .

Plaire au plus grand nombre

Les séries présentaient pour les chaînes de télé l'avantage de pouvoir embrasser tous les publics, y compris les enfants avec les productions pour la jeunesse. Elles possédaient aussi un caractère familial fort et donc fédérateur pour une consommation en commun sous la forme de rendez-vous hebdomadaires. La privatisation de TF1 et l'arrivée de chaînes privées généralistes gratuites a changé la donne et a remodelé le paysage audiovisuel.

La fiction originale a paru alors perdre en qualité sur certaines chaînes qui cherchaient à capter le plus grand nombre de spectateur. Mais dans le même temps, cette ouverture a permis à d'autres chaînes de s'aventurer sur des territoires qui, sans cela, seraient restés en partie inexplorés.

Le règne de la télé-réalité

Ce double mouvement dans l'évolution de l'offre a permis aux chaînes d'affirmer une identité qui leur était propre, même si la concurrence demeurant très vive, la tendance au mimétisme demeure encore aujourd'hui perceptible. C'est parce que Canal+ et Arte, par exemple, ont affirmé clairement leur identité qu'elles ont pu proposer des fictions qui n'auraient pas trouvé leur place ailleurs.

Le format sériel, avec des rendez-vous réguliers, des histoires bouclées et des personnages récurrents, a pris une nouvelle dimension, faussement réaliste (en dépit de son nom), celle de la télé-réalité. Là encore, tous les domaines sont abordés, de la cuisine, à l'aventure en passant par la chanson ou tout simplement les histoires d'amour. La différence est que les protagonistes ne sont pas des professionnels. Le déroulement des faits n'en demeure pas moins soumis à un script, les participants suivent une narration destinée à entretenir un suspense et à donner l'illusion d'un réel.

La multiplication de ces programmes vient en miroir des véritables fictions dont l'offre s'est accrue de manière exponentielle au point de donner naissance à une culture sériephile exigeante et des comportements de consommation de plus en plus difficiles à maîtriser et à contrôler pour les chaînes.

L'exposition Culture TV, jusqu'au 8 mars 2015 au Musée des arts et métiers à Paris

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