Nicolas Vanier ému par ses chiens
S'il y a un
hiver où il ne fallait pas compter sur la neige, c'est bien celui-ci. Engagé dans une longue randonnée avec ses
chiens de traîneaux, Nicolas Vanier regrette parfois de s'être embarqué dans
cette galère entre l'océan Pacifique et le lac Baïkal. Une Odyssée sauvage de
6.000 kilomètres à travers la Russie, en faisant un détour par la Chine et la
Mongolie.
Actuellement
en Mongolie, le musher rencontre des conditions exceptionnellement douces. Dans
la steppe mongole, cette immense mer d'herbe sèche, la neige est quasiment
absente. De mémoire de nomades, on n'avait pas connu cela depuis des lustres.
Depuis le début
de son périple, et donc aujourd'hui en Mongolie, Nicolas Vanier rencontre un
accueil chaleureux partout où il passe. Il est invité de yourte en yourte, les
nomades sont intrigués par l'attelage de chiens. Parfois, il leur arrive de le
suivre à cheval pour mieux l'observer.
Après la
steppe, Nicolas Vanier et ses dix chiens se sont engagés dans les montagnes. La
neige est au rendez-vous, en altitude, mais le terrain est particulièrement
accidenté et l'équipage s'est retrouvé piégé. Des tempêtes ont tout dévasté sur
leur passage et laissé un enchevêtrement infernal d'arbres coupés, arrachés ou
couchés. La moyenne horaire est tombée à un kilomètre par heure. Impossible de
faire demi-tour. Et quand il ne reste que deux jours de nourriture pour les
chiens cela devient critique. Il lui est interdit de renoncer, personne ne peut
venir les chercher là où ils sont, il faut donc avancer, avancer jusqu'à la
rivière qui doit leur servir de piste glacée.
C'est dans ces
moments périlleux que Nicolas Vanier doit rester concentré à chaque instant
pour prendre la bonne décision avec ses chiens...
"On passe sa journée, tout le temps, toutes les
heures, toutes les demi-heures, tous les quarts d'heures, à prendre des décisions,
est-ce que je vais à gauche, est-ce que je vais à droite, est-ce que je fais
ci, est-ce que je fais ça ? Parce que c'est vrai quand je me suis retrouvé piégé
avec seulement deux jours de nourriture, sachant l'effort qu'ils produisaient
par ces températures-là, il fallait vraiment que je m'en sorte très vite. Et
les chiens et moi, on a fait une équipe formidable. J'ai rarement été, et Dieu
sait si depuis trente ans je vie des choses avec des chiens, mais autant ému
avec mes chiens lorsque je suis arrivé sur cette rivière. Je suis tombé dans
les bras de mes chiens et c'était un moment vraiment extraordinaire. On a
vraiment partagé avec les chiens quelque chose de très très très fort."
Après avoir savouré quelques heures de
repos avec ses chiens, Nicolas Vanier a repris la piste, toujours en Mongolie.
Nous continuerons de le retrouver régulièrement tout au long de cette Odyssée
sauvage.
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