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Chevauchée dans les steppes kirghizes

Nous voyageons avec Léopoldine Desprez. Cette agricultrice a traversé à cheval, avec sa sœur Élise, les monts Célestes (Tian Shan). Une aventure de quatre mois qui les ont menées de la vallée de l’Ak Say aux rives du lac Issyk-Koul.
Article rédigé par Ingrid Pohu
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Un dicton local dit que "les chevaux sont les ailes des Kirghizes". (LEOPOLDINE DESPREZ)

Léopoldine et sa sœur, qui ont choisi de voyager sans guide, ont d’abord dû trouver des chevaux robustes sur le marché de Bichkek, la capitale du Kirghizistan. Elles les ont prénommés, Victor, Monie et Ti Bouchon, deux chevaux de selle et un cheval de bât. Un chien, Ben, faisait également partie de leur caravane.

"La géographie aide à maintenir le cap. Il suffit de se mettre en route en direction du soleil levant, de marcher droit toute la journée et, lorsque les rayons du soleil vous caressent le dos, de s’arrêter", écrivent-elles.

Des paysages à couper le souffle, avec des sommets de plus de 5 000 mètres "qui nous écrasent de leur majesté, comme dans la vallée de l’Ak-Say, au cœur des Monts Célestes." Et d'ajouter que "le décor pierreux minéral est tel, qu'on a l'impression d'avoir atterri sur la lune !" Beau contraste avec les prairies chamarrées de fleurs sauvages, en plus basse altitude. S’enivrer d’espace et de liberté, c'est aussi avoir "la sensation d’avancer vers un horizon qui ne se rapproche jamais." Le plus dur ? "Trouver son rythme, et celui des chevaux. Les animaux et nous, sommes devenus un seul et même mouvement, un navire unique voguant sur l’herbe rase de la steppe. Mener une caravane est un exercice frustrant et délicat."

Lors de ces 1 600 kilomètres parcourus, leur caravane est restée soudée. Devenir de véritables cavalières nomades, c'est aussi une gageure. "Il faut apprendre à ne pas lutter contre le sauvage, mais à composer avec. C’est ce que nous nous sommes dit après l’ascension du col de Dongur à 3 773 mètres." Et lorsqu'il a fallu se protéger des tornades fulgurantes.

Autre défi : veiller à ce que vos chevaux ne fuguent pas dans l’immensité de la steppe. 

L'hospitalité des bergers nomades kirghizes est "émouvante de simplicité". Ils leur ont offert des bolées de koumis (lait fermenté), des nuitées sous leur yourte. À Kysil-Suu, elles gardent un souvenir fort de leur rencontre avec un jeune Kirghize, Ismaïlu, qui leur a joué du komuz, l’instrument traditionnel du pays.

Au Kirghizistan, Élise et Léopoldine Desprez ont choisi de voyager sans guide. (LEOPOLDINE DESPREZ)

Malgré les conditions difficiles, ce périple donne dans le même temps "la sensation grisante d’être terriblement vivantes."

Lors de leur chevauchée, Élise et Léopoldine Desprez ont appris à ne pas lutter contre le sauvage mais à composer avec. (LEOPOLDINE DESPREZ)

Cavalières, La chevauchée kirghize d'Élise et Léopoldine Desprez est publié aux éditions Transboréal.

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