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Prix Albert Londres, 80 ans de reportage

Le prix Albert Londres va être décerné aujourd'hui. Depuis 1933 ce prix très prestigieux récompense des journalistes pour leurs reportages. Il porte le nom du grand reporter Albert Londres, un journaliste aux millions de lecteurs qui a écrit autant sur la révolution russe, sur le Tour de France, que sur la Chine. Retour sur le reportage et sur ce qu'il est devenu avec deux lauréats du Prix Albert Londres Hervé Chabalier et Sophie Bouillon.
Article rédigé par Jean Leymarie
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
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Le reportage

Sophie Bouillon, récompensée en 2009 pour son reportage au Zimbabwe Bienvenue chez Mugabe ! publié dans la Revue XXI, est devenue la
plus jeune lauréate dans l'histoire du Prix Albert Londres. "Patrick de Saint-Exupéry
m'a stoppée dans la rue et m'a dit 'mais regarde les gens autour de toi, elle n'est
jamais allée au Congo, lui n'est jamais monté dans un camion, il faut leur
dire, il faut leur raconter, il faut qu'ils voient ce que toi tu as vu, tu as
la chance de le voir, il faut que tu leur transmettes' et c'est ça le reportage"
,
explique t-elle.

"Il ne faut écrire que
ce qui vaut la peine d'être retenu"
Albert Londres.

Hervé Chabalier, fondateur de l'agence CAPA reçoit le
Prix Albert Londres en 1979 à 34 ans pour ses reportages au Matin de Paris .
Pour lui "le grand reportage c'est quand il y a une qualité de récit qui
se nourrit de la rencontre des autres, du contact avec les gens qui permet d'être
à la fois sur ce qui fait l'Histoire mais aussi sur ce qui l'entoure"
.

Les difficultés du reportage

"Le reportage de presse
écrite est un roman du réel et raconter une histoire ça prend du temps"
,
explique Hervé Chabalier. "Le problème du reportage aujourd'hui c'est le
temps et l'argent. Le temps car le temps de l'information n'est pas celui des
médias, il faut aller beaucoup trop vite, on n'arrive pas à restituer le climat
de ce qu'il se passe".

Et le manque d'argent
implique une restriction du nombre de reporters de terrain. "Aujourd'hui
il y a de plus en plus de journalistes qui sont assis dans un bureau. D'autres
vont sur le terrain mais sont de moins en moins nombreux".

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