Robolution et autres révolutions : quatre livres pour raconter le futur
On commence avec un petit bijou d’humour et d’intelligence :Frank Einstein et le moteur à antimatière , de Jon Scieszka, illustré par Brian Biggs. Un roman qui réussit le tour de force d’initier les jeunes lecteurs, à partir de 8 ans, à des notions aussi complexes que l’intelligence artificielle, l’atome ou l’antimatière. Le secret : une intrigue rondement menée, des dessins cocasses, un ton drôle comme tout et un sympathique héros, Frank Einstein donc, en deux mots, mais aucun rapport avec Albert. Frank donc, qui conçoit deux robots dotés d’intelligence artificielle et qui espère ainsi remporter le concours de sciences de son école. Encore faudrait-il pour cela que les créatures n’échappent pas à leur créateur. C’est aux éditions du Seuil.
Des robots encore, mais cette fois traités sur un mode documentaire : Actes Sud Junior publie un album grand format vertical intitulé Génération robots, Le rêve devient réalité . 70 pages denses et didactiques pour les lecteurs à partir de 11 ans. Elles retracent ce rêve fou né dès l’Antiquité et désormais transcendé par les progrès du numérique : créer des automates capables de remplir des tâches que l’on croit réservées aux humains. Il y en a un peu pour les robots humanoïdes, et beaucoup pour tous les autres – les plus nombreux, ceux qui vont envahir nos vies après avoir envahi nos usines. Un chapitre entier est également consacré aux enjeux technologiques mais aussi éthiques de ce que l’entrepreneur Bruno Bonnel appelait dès 2010 la "robolution" . De la belle ouvrage signée Natacha Scheidhauer et Séverine Assous.
Le futur n’est pas seulement fait de robots et d’enjeux technologiques. C’est ce que nous rappelle le beau et mélancolique recueil de poèmes que publient les éditions Rue du Monde sous le titre Je rêve le monde, assis sur un vieux crocodile . Sous-titre : 50 poèmes d’aujourd’hui pour repenser demain. Il s’agit là de sensibiliser les enfants aux fêlures et injustices qui lézardent la communauté humaine, de la faim au racisme en passant par la guerre ou les inégalités. Une vingtaine de plumes sont convoquées, dont celles de Bernard Chambaz, Francis Combes, Pierre Coran, Carl Norac, Pef, Yves Pinguilly Dominique Sampiero et Alain Serres, ce dernier étant aussi le concepteur du recueil, dont l’illustration a été confiée au pinceau toujours aussi vibrant d’Aurélia Fronty. A lire à et réciter à partir de 7 ans.
On termine sur une note plus souriante avec, dès 3 ans, le tendre Papa sur la lune d’Adrien Albert, album grand format qui met en scène le voyage interstellaire de la petit Mona comme s’il était aussi naturel de rendre visite à son papa sur la lune qu’au coin de la rue. C’est à l’École des loisirs.
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