Festival de Cannes 2024 : Meryl Streep, Coppola, Schrader... en attendant Audiard, Cronenberg et le fantôme de Marcello Mastroianni
Cette 77e édition du Festival de Cannes a commencé en fanfare, avec la Palme d'honneur remise à l'actrice américaine Meryl Streep. La star aux trois Oscars a reçu sa récompense des mains de Juliette Binoche, qui n'a pu retenir ses larmes. Et Meryl Streep a donné une masterclass passionnante.
Sept films ont déjà été projeté sur les 22 en compétition. On a déjà beaucoup parlé du Megalopolis de Francis Ford Coppola, que nous avons aimé, mais que beaucoup de médias ont descendu en flammes. Un autre cinéaste attendu, considérant qu'il a déjà gagné plusieurs prix à Cannes, est le Grec Yorgos Lanthimos et son Kinds of Kindness.
Paul Schrader nous a offert la première grande émotion de la compétition, avec Oh, Canada, adapté d'un roman de Russell Banks. Il retrouve Richard Gere, 43 ans après American Gigolo. L'acteur incarne un célèbre documentariste qui, se sachant condamné par un cancer, accepte de témoigner devant la caméra de deux anciens élèves. Lui qui s'est battu toute sa vie pour la vérité veut devant sa femme Uma Thurman avouer ses propres mensonges, ses lâchetés. Mais sa mémoire se perd. C'est un labyrinthe de flashbacks sur fond de guerre au Vietnam. C'est du très grand cinéma.
La compétition se poursuit avec les nouveaux films très attendus de Jacques Audiard, Emilia Perez, et du Chinois Jia Zhangke, Caught By The Tide.
Dans les autres sélections cannoises
Thierry de Peretti a encore marqué les esprits dans la Quinzaine des cinéastes avec À son image, adapté du roman de Jérôme Ferrari : le portrait d'Antonia, jeune femme corse, photographe amoureuse d'un homme impliqué dans les mouvements indépendantistes. C'est beau et touchant, avec un point de vue féminin bienvenu.
Parmi les premiers films, un coup de cœur pour Vingt Dieux, de Louise Courvoisier, présenté dans la section Un certain Regard. Originaire du Jura, la jeune réalisatrice y a tourné en famille et avec des non-professionnels. Un film parfaitement contenu, drôle, touchant, authentique. Et un film vu en séance spéciale, qui sortira le 29 mai : La Belle de Gaza, de Yolande Zauberman, bouleversant documentaire sur les femmes transsexuelles de Tel-Aviv.
Dans les jours qui viennent
On va scruter évidemment les nouveaux films du Russe en exil Kirill Serebrennikov, de l'Italien Paolo Sorrentino, des Nord-Américains David Cronenberg et Sean Barker, ou encore du Portugais Miguel Gomes. Sans oublier l'Iranien Mohammad Rasoulof, qui a fui son pays il y a quelques jours.
Quatre films français à découvrir encore dans la compétition : Coralie Fargeat dirige Demi Moore dans un film gore, Michel Hazanavicius évoque la Shoah dans un film d'animation, Gilles Lellouche nous parle d'amour dans L'amour ouf. Enfin, Chiara Mastroianni face à sa mère Catherine Deneuve et au fantôme de son père dans Marcello Mio de Christophe Honoré.
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