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"L'Innocent" : Louis Garrel, maître du braquage comique

Lorrain Sénéchal évoque les sorties cinéma de la semaine avec Thierry Fiorile et Matteu Maestracci : "L'Innocent" de Louis Garrel et "Butterfly Vision" de Maksym Nakonechnyi.

Article rédigé par Thierry Fiorile, Matteu Maestracci
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
"L'Innocent" de Louis Garrel. (LES FILMS DES TOURNELLES)

Comme l'a fait la mère de Louis Garrel dans la vraie vie, Sylvie, lumineuse Anouk Grinberg dans L'Innocent, anime des ateliers de théâtre en prison, et tombe facilement amoureuse de détenus. Au grand désespoir de son fils Abel – Louis Garrel, en éternel anxieux – elle se marie derrière les barreaux avec Michel – Roschdy Zem – qui, une fois sorti, sera forcément tenté de recommencer les carambouilles.

Soutenue par son amie Clémence – Noémie Merlant en mode dégoupillée – Abel surprotège sa mère qui redécouvre le grand amour. Tourné à Lyon, avec des personnages simples, attachants et très drôles, L'Innocent est une pépite de comédie déjantée comme le cinéma français n'en fait plus beaucoup.

Butterfly Vision de Maksym Nakonechnyi 

Maksym Nakonechnyi, 31 ans seulement, a travaillé en 2018 sur un documentaire qui montrait des femmes soldats ukrainiennes engagées au Donbass. Il y a trouvé l'inspiration de son film. Lilia, la très impressionnâtes Rita Burkovska, est une spécialiste de la reconnaissance aérienne, elle pilote des drones, prisonnière des Russes durant plusieurs mois, elle est libérée grâce à un échange de détenus et c'est son difficile retour à la vie civile qu'on suit au plus près.

Torturée, violée par les Russes, elle est enceinte, et ses choix – garder ou pas l'enfant, retourner ou pas au Donbass – sont d'autant plus complexes qu'elle a un mal fou à se reconnecter à sa communauté, son mari, sa mère, ses camarades.

Butterfly Vision, c'est une expérience physique des chocs post-traumatiques, portée par une grande maîtrise cinématographique, contraste saisissant entre la réalité aux tonalités brutes, grises et kaki, et les visions de Lilia, aériennes, pixelisées, son cerveau s'échappe de son corps, tel un drone. Film puissant qui rend un vibrant hommage aux femmes ukrainiennes dans cette guerre. 

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