"La Passion de Dodin Bouffant" nous laisse sur notre faim
La Passion de Dodin Bouffant est la libre adaptation d'un roman de Marcel Rouff, paru en 1920, à la fin du XIXe siècle. Dodin (Benoît Magimel), cuisinier hors pair, n'œuvre plus que pour ses amis ou de prestigieux invités. Sa passion, il la partage avec Eugénie (Juliette Binoche), qui travaille à ses côtés depuis 20 ans.
Entre eux, il y a bien plus que l'amour de la volaille et des tartes aux fruits de saison, mais une relation sentimentale et charnelle, qu'un mariage ne saurait aussi bien célébrer que ces moments complices au lit ou en cuisine.
Le film est terriblement réaliste : ça émince, ça découpe, ça rissole et ça mijote à vous en donner une crise d'hypoglycémie (un conseil, allez-y le ventre plein), le tout sous les conseils avisés du chef étoilé Pierre Gagnaire, conseiller culinaire et acteur d'une scène.
Aux exploits culinaires de ce duo fort sympathique, Tran Anh Hung ajoute un drame, la santé fragile de la bien-aimée et l'apprentissage d'une très jeune cuisinière surdouée. Sans commenter l'une des décisions absurdes du jury de Cannes, force est de constater que de ce film, il ne reste pas grand-chose, sinon quelques conseils culinaires difficiles à suivre. À quoi bon ? On se demande.
Ça tourne à Séoul ! Cobweb de Kim Jee-woon
Ça fait plus de 20 ans maintenant, que le meilleur du cinéma sud-coréen arrive dans nos salles françaises, grâce à Bong Joon-ho (Parasite, Memories of Murder), Park Chan-wook ( Old Boy) parmi d'autres, mais on peut également citer Kim Jee-woon, qui nous avait intrigués avec A Bittersweet Life ou encore, J'ai rencontré le Diable.
Le revoilà avec cette comédie loufoque et barrée, pensée comme un grand hommage au cinéma. Et l'histoire d'un réalisateur dans les années 70, qui porte le même nom que lui, et qui veut à tout prix bénéficier de deux jours de tournage supplémentaires, après son clap de fin, pour terminer ce qu'il pense, deviendra un chef-d'œuvre.
Le tout sous la menace d'une productrice désagréable, et de la censure émanant de la dictature alors au pouvoir, sans oublier les crises de cœur et d'ego de ses comédiens, tous un peu dingues. Et le film est à l'image du cinéma de son pays, fantasque, sensuel, parfois épuisant, mais original et fédérateur.
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