"Megalopolis" : le film inclassable et fou de Francis Ford Coppola

Les sorties cinéma de la semaine avec Thierry Fiorile et Matteu Maestracci : "Megalopolis" de Francis Ford Coppola et "Riverboom" de Claude Baechtold.
Article rédigé par Thierry Fiorile, Matteu Maestracci
Radio France
Publié
Temps de lecture : 7 min
"Megalopolis" de Francis Ford Coppola. (COURTESY OF LIONSGATE)

Avec Megalopolis, le réalisateur américain Francis Ford Coppola, 85 ans, peut enfin présenter aux spectateurs son film-somme, un projet qu'il porte en lui depuis une quarantaine d'années.

Nous sommes dans une ville fictive, une New York mâtinée de Rome antique, dans une période de l'histoire elle-même indéfinie, mais qui est sans doute notre présent ou un futur proche. Le personnage principal c'est César Catilina, Adam Driver, artiste et architecte de génie, avec le pouvoir d'arrêter le temps, il s'oppose au maire conservateur, Frankyn Cicero, sur comment doit justement se transformer et évoluer leur ville et son habitat.

Pour ne rien arranger, la fille du maire, Julia, est amoureuse de César, et on retrouve à leurs côtés une bimbo machiavélique de la télé, ou encore le milliardaire Hamilton Crassus III et son neveu dévoyé et corrupteur. C'est chargé visuellement, ça va à mille à l'heure, ça parle parfois en latin, à la fois moderne et à l'ancienne, écolo et décadent, comme si un Coppola conscient de sa propre mortalité avait voulu passer toutes ses obsessions et inspirations dans un shaker géant et psychédélique.

Contrairement à ce qu'on pourrait penser, le cinéaste n'est pas aigri, il estime, comme son film, que nous sommes à un moment charnière de l'humanité, et que les choses se réinventent. Difficile de rester neutre devant ce Megalopolis dont on ne sort pas indemne, c'est souvent génial, parfois naïf ou pontifiant. Il y a quelque chose de profondément touchant dans ce que fait Coppola, y compris dans les défauts du film.

Riverboom de Claude Baechtold

Voilà un documentaire qui n'aurait jamais dû sortir étant donné que les bandes ont disparu pendant 20 ans... Une histoire de pieds nickelés fort sympathiques, en 2002, quand l'armée américaine envahit l'Afghanistan, Serge Michel, journaliste suisse, propose à Claude Baechtold qui n'a rien à faire de mieux, de l'accompagner à Kaboul, où les attend Paolo Woods, photographe italien.

Et c'est parti pour une longue virée en voiture, dans un pays où la déroute des talibans, laisse la place à des chefs de guerre imprévisibles. Du journalisme de guerre en mode 'chemins de traverse', où la petite histoire raconte la grande.

Dans ce carnet de route loufoque il y a des images étonnantes de l'Afghanistan, avant le retour sinistre des talibans au pouvoir, mais surtout la naissance d'une belle amitié qui dure encore aujourd'hui.

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