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"Tirailleurs", pour l'Histoire

Lorrain Sénéchal évoque les sorties cinéma de la semaine avec Thierry Fiorile et Matteu Maestracci : "Tirailleurs" de Mathieu Vadepied et "Nostalgia" de Mario Martone.

Article rédigé par Thierry Fiorile, Matteu Maestracci
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
"Tirailleurs" de Mathieu Vadepied. (MARIE-CLEMENCE DAVID)

1917, en Afrique-Occidentale française (AOF), pas encore le Sénégal indépendant, loin de là. Thierno, remarquable Alassane Diong, est enrôlé de force par l'armée française pour aller se battre dans les Ardennes. Son père, Bakary, Omar Sy, s'engage pour essayer de le sauver. Évasion ratée en Afrique, puis tentatives désespérées pour le protéger, derrière la ligne de front.

Mais parce qu'il parle le français, contrairement à son père, et qu'il est flatté par un lieutenant illuminé, lui-même dans une relation père-fils complexe, le gamin se prend au jeu de la guerre. Sobrement, le film déroule des histoires intimes dans la grande Histoire.

Tirailleurs rend un hommage nécessaire aux 200 000 soldats de la guerre de 14 venus d'Afrique subsaharienne, le film est tourné en français et en langue Peul, choix très judicieux, Omar Sy, très impliqué dans le projet offre une prestation juste, sans manichéisme.

Nostalgia de Mario Martone

Felice, la soixantaine, né à Naples, y revient pour revoir sa mère, après en être parti depuis plus de 40 ans. Période pendant laquelle il s'est installé en Égypte, y a fait fortune, et s'est converti à l'islam pour épouser une femme rencontrée sur place. Pourquoi cette absence ? C'est justement le sujet du film, et peu à peu le passé de ce personnage principal se dévoile à nos yeux, celui d'une amitié, d'un cambriolage qui tourne mal, et cet ancien meilleur ami  devenu un mafieux dangereux et violent qui règne sur leur ancien quartier. 

Nostalgia est adapté du roman du même nom, écrit par Ermanno Rea, et ça se sent. Il y a quelque chose de très romanesque, pour le meilleur, et aussi un peu pour le pire, avec des situations qu'on voit un peu arriver à l'avance, mais entre le talent du formidable comédien, Pierfrancesco Favino, déjà vu dans Le Traître de Marco Bellocchio, et les très belles images de Naples, ville ici à la fois merveilleuse et maudite, ça reste un joli film.

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