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Les informés. Emmanuel Macron face à la grogne sociale : "Cette forme d'arrogance du pouvoir pourrait fédérer", estime le journaliste Matthieu Aron

Les invités des "Informés" sont notamment revenus, vendredi, sur le commentaire d'Emmanuel Macron sur ses réformes, lors d'un déplacement à Rouen.

Article rédigé par franceinfo, Jean-Mathieu Pernin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Matthieu Aron, le directeur-adjoint de la rédaction de "L’Obs", était l'invité de franceinfo jeudi 5 avril. (FRANCEINFO)

Lors d'un déplacement au CHU de Rouen, en Haute-Normandie, jeudi 5 avril, Emmanuel Macron a été interpellé sur ses réformes, sa politique et sa fermeté, alors que le pays est secoué par plusieurs mouvements de contestation, notamment la grève des cheminots.

Face à ces "réactions et protestations légitimes", selon lui, le chef de l'État a prôné plus de pédagogie, mais il a aussi mis en garde : ces actions "ne doivent pas empêcher le gouvernement de gouverner, de continuer à prendre des décisions et de faire des choses importantes pour des millions de nos concitoyens".

L'extrait

Pour Matthieu Aron, le directeur-adjoint de la rédaction de L’Obs, il y a "une petite évolution dans l'attitude d'Emmanuel Macron", par crainte de la montée d'une contestation "d'une forme d'arrogance du pouvoir".

Matthieu Aron : Moi, je sens quand même qu'il y a une petite évolution dans l'attitude d'Emmanuel Macron et de son équipe. Entre lundi et vendredi, il est un peu moins inflexible quand même. Je pense que tout Emmanuel Macron qu'il soit, il regarde ce qu'il se passe. Il y a quand même une grève à la SNCF qui est très dure. Il y a la grève à Air France qui va s'amplifier. Il y a des mouvements dans le secteur hospitalier. Il y a aussi les étudiants. Et, à mon avis, la crainte du gouvernement, la crainte d'Emmanuel Macron, c'est que, au-delà de ce qu'il se passe dans tel ou tel secteur - à chaque fois ce sont des mouvements de grève ou de contestation pour des motifs très différents - il y a quelque chose qui pourrait fédérer, c'est une contestation d'une forme d'arrogance du pouvoir qui veut imposer des choses et qui n'agit pas, comme on avait pu le croire pendant la campagne, avec bienveillance. Ça, c'est ce que Ruffin des insoumis a bien compris. C'est pour ça qu'il appelle à faire "la fête à Macron" le 5 mai. Je ne sais pas du tout si ce mouvement va prendre, mais en tout cas le pouvoir regarde ça avec intérêt.

Les invités

Matthieu Aron : directeur-adjoint de la rédaction de L’Obs

Bérénice Levet : philosophe, essayiste, auteure du Crépuscule des idoles progressistes (éd. Stock, fév 2017)

Pierre Jacquemain : rédacteur en chef de la revue Regards

Henri Vernet : rédacteur en chef-adjoint au Parisien-Aujourd'hui en France

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