Bixente Lizarazu : "La vague de Teahupo'o, c'est le paradis et l'enfer"
L'équipe de France de ruby à 7 a remporté la première médaille d'or françaises aux Jeux olympiques de Paris 2024, samedi 27 juillet. Un succès qui doit beaucoup à un "phénomène" Antoine Dupont, qui poursuit "une saison folle". Passionné de surf, Bixente Lizarazu évoque aussi Teahupo’o, la mythique vague de Tahiti, où la compétition olympique de surf a débuté.
franceinfo : Alors, heureux vous aussi, Bixente, pour Antoine Dupont ?
Bixente Lizarazu : Oui, on a bien senti le coup samedi matin, puisqu'on avait parlé du rugby à 7, et cette première médaille d'or olympique, c'est magnifique. J'ai pu le vivre au Stade de France, et voir ce sport qui est vraiment différent du rugby à XV. Et c’est ce qu’Antoine Dupont a réalisé. Tout le monde parle d'Antoine Dupont parce que c'est un phénomène, ses partenaires aussi ont un grand mérite. Mais Antoine Dupont, il a fait une saison folle, parce qu'il a tout gagné. Il a été champion d'Europe, champion de France, et puis maintenant il est champion olympique. Et franchement, c'est un pari complètement fou de vouloir faire les Jeux Olympiques. Nous, on avait le débat sur le foot, et il n’y a pas de joueurs français qui ait fait et le championnat d'Europe et les Jeux olympiques, parce que c'est très difficile. Antoine a réussi à le gérer parce qu'il a été très bien géré à Toulouse aussi, et parce que c'est un immense champion, il peut tout faire, parce qu'il a un physique hors norme, c'est incroyable. Et en plus de ça, une image extraordinaire, donc aujourd'hui, c'est un de nos plus grands champions.
Vous étiez au stade de France, hier, vous l'avez perçu cet enthousiasme populaire assez nouveau pour le rugby à 7 spécifiquement ?
Oui, je crois que j'ai perçu surtout l'enthousiasme pour les Jeux olympiques et l'envie de voir les matchs, de voir les compétitions. Et ce rugby à sept, on le découvre totalement, c’est très ouvert parce qu'il y a beaucoup d'espace, Antoine Dupont l'a dit. C'est spectaculaire, il n’y a pas d'arrêts de jeu, c'est très intense, ça va très vite, parfois même trop vite parce que c’est deux fois sept minutes. Donc il ne faut pas arriver en retard. Mais c'est un système de tournoi tout au long de la journée, et c'est très spectaculaire.
Vous aviez un œil au Stade de France, bien sûr, et puis un œil à Tahiti surtout, parce que ça y est, c'est parti pour le surf ?
Mais oui, je voulais vous faire un petit peu rêver quand même, à 15 000 kilomètres de là, à Tahiti. Et voilà, on arrive à Tahiti, à Papeete, puis ensuite il y a une heure de route et on va à Teahupo’o, sur une vague mythique, une vague référence pour tous les surfeurs du monde. C'est le paradis et l'enfer, parce que c'est une vague qui est très belle, le plus gros tube du monde. Mais en même temps, c'est très dangereux parce qu'il y a à peine deux mètres d'eau, donc on peut se faire lacérer sur le récif. Tous les surfeurs du monde veulent la surfer en même temps en ont peur. Pour l'instant, les conditions sont, disons, humaines puisqu'il y avait des vagues d'un 1,50 mètre à 2 mètres. Quand ça devient beaucoup plus gros, au-delà de 3 mètres, ça devient inhumain et monstrueux. Et on a nos Français – moi, j'adore la Polynésie, j’y suis allé une quinzaine de fois – Vahine Fierro, Kauli Vaast, des surfeurs locaux, mais il y a aussi Joan Duru et la Réunionnaise Johanne Defay…
Johanne Defay qui s’est légèrement blessée à la tête en chutant lors de sa première vague, et elle devra passer par le repêchage…
Oui, c'est une vague dangereuse. Le récif est là, il vous regarde, il vous dit : je t'attends. Moi, je me suis fait lacérer déjà plus d’une fois, mais j’espère que ça va très bien se passer pour nos surfeurs français, pour les Tahitiens qui connaissent très bien cette vague. Et vraiment, je vous recommande de regarder ça, les images sont folles là-bas.
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