Pourquoi dit-on que l'amour dure trois ans ?
Les statistiques parlent : à Paris, deux couples mariés sur trois divorcent dans les trois ans qui suivent la cérémonie. Dans les annuaires démographiques des Nations Unies, des spécialistes répertorient les séparations depuis 1947 dans 62 pays.
L’amour dure trois ans : c’est le titre du best-seller de Frédéric Beigbeder et c’est devenu un film. L’auteur, jeune divorcé éploré, le découvre par trois chemins : son cas personnel, les statistiques, et la biochimie.
La majorité des divorces ont lieu au cours de la quatrième année de mariage
Ce qui signifie que les procédures ont été enclenchées en fin de troisième année. "En Finlande, en Russie, en Egypte, en Afrique du Sud, les centaines de millions d’hommes et de femmes étudiés par l’ONU, qui parlent des langues différentes, exercent des métiers différents, s’habillent de façon différente, manipulent des monnaies, entonnent des prières, craignent des démons différents, nourrissent une infinie variété d’espoirs et de rêves, et connaissent tous un pic de divorces juste après trois ans de vie commune," précise Frédéric Beigbeder.
Quand la biochimie du coup de foudre entre en scène
L’amour, c’est un refrain, c’est un bouquet de violettes, mais c’est aussi "une poussée - éphémère - de dopamine, de noradrénaline, de prolactine, de lulibérine et d’ocytocine. Une petite molécule, la phényléthylamine (PEA), déclenche des sensations d’allégresse, d’exaltation et d’euphorie. Le coup de foudre, ce sont les neurones du système limbique qui sont saturés en P.E.A. La tendresse, ce sont les endorphines."
Voici pour l’explication chimique ou biologique. Mais au fond, pourquoi cette difficulté universelle à aimer la même personne alors qu’on peut garder les mêmes amis toute sa vie ? Et s’il s’agit de varier les plaisirs, on note que toute sa vie aussi on peut être passionné par Mozart, le chablis ou la Porsche 911, à l’exclusion de toute variante.
Imaginons deux catégories d’humains, ou de pré-hominidés. Les uns, après la naissance du premier enfant, ont envie d’en faire un second avec le même partenaire. Les autres après la naissance du premier, ont envie de changer.
La génétique ne s’encombre pas de morale
Il se trouve que génération après génération, ceux dont les parents sont inconstants ont plus de chances de survie que ceux dont les parents sont fidèles. Car leurs gênes ont été brassés et croisés, ils sont donc plus forts, plus résistants. Disons les choses autrement : une femme qui a 10 enfants de 10 pères différents aura une plus grande descendance qu’une femme qui en aura 10 mais du même père. C’est terrible, mais c’est comme ça.
Mais pourquoi cette durée de trois ans ?
Car c’est à peu près le temps de la gestation, neuf mois, ajouté à celui de l’autonomie de bébé (marche debout, puis rudiments de langage), deux ans et quelques mois. Les histoires d’amour finissent mal. Mais seulement en général.
Jusqu’à preuve du contraire...
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