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Pourquoi le rire est-il contagieux ? Et le bâillement?

Il paraît impossible de ne pas succomber à l'envie de bâiller quand une personne s'y adonne sous nos yeux. Difficile de résister au rire d'une personne qui semble perdre le contrôle... Même pour un chef d'Etat.
Article rédigé par Philippe Vandel
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (LE fou rire de Bill Clinton et Boris Eltsine octobre 1995 à New York © corbis)

Un fou rire est entré dans l’Histoire. Rappelez vous : le fou-rire entre Bill Clinton et Boris Eltsine, le 23 octobre 1995. L’Américain et le Russe, à la tête des deux super-puissances, offraient au monde l’image d’une réconciliation, d’un relâchement des tensions. C’est l’illustration magnifique du rôle du rire comme fonction sociale. Quatre ans seulement après la fin de la guerre froide, entamée en 1947, et qui s’est terminée en 1991 avec la disparition de l’URSS et la fin du pacte de Varsovie. 

Le rire : symbole de paix

Bref : que l’on soit au Kremlin ou au bistrot, le caractère contagieux du rire a deux explications : l’acceptation de cette « paix » qui se signe, et le relâchement général que cela engendre. La tension qui pouvait régner se dissipe brusquement, et chacun en prend acte en se joignant au rire. Pour dire les choses moins doctement : il est drôle de voir quelqu’un rire.

Le bâillement : une arme contre la fatigue

Le bâillement a en partie la même caractéristique : qui n’a pas vu les élèves se décrocher la mâchoire à l’unisson, au grand désespoir du professeur ? Ce n’est pourtant pas forcément un mauvais signe. Avant tout, le bâillement a un rôle d’oxygénation : c’est un réflexe, qui redonne de l’énergie à l’organisme, et permet de mieux combattre la fatigue. Mais cela n’explique pas pourquoi le bâillement est contagieux. 

Le bâillement... Un atout séduction?

C’est qu’il a une autre fonction, inattendue. C'est une découverte récente du Dr Wolter Seuntjens de l’Université d’Amsterdam, qui a publié en 2004 une thèse de doctorat à ce sujet (référence : on Yawning, or The Hidden Sexuality of Human Yawn, 2004.). Après des années de recherches, chez les animaux comme chez les humains, le scientifique a découvert que le bâillement peut être également une invitation, consciente ou inconsciente, à partager…  son lit. Et donc à se reproduire. Comment ça marche? Si le bâillement du mâle donne envie à la femelle de bailler en retour (et réciproquement), c’est qu’ils sont sur la même longueur d’onde. Le signal est clair.

 Jusqu’à preuve du contraire... 

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