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Pourquoi n'y a-t-il pas d'insectes géants ?

Le plus gros coléoptère avoisine 15 cm. Il existe des mouches de 5 centimètres, et des puces grosses comme des puces de téléphone. Mais imaginez une araignée grosse comme un pouf marocain. Ou encore un mille-pattes long comme un crocodile.
Article rédigé par Philippe Vandel
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 9 min
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Et une guêpe balaise comme un aigle... Et si une mutation génétique permettait à toutes ces sales bestioles de grandir démesurément ? Inquiétant, non ?

Rassurez-vous, c'est impossible. Biologiquement. A cause de leur système respiratoire, qui l'interdit. Les insectes n'ont ni branchie, comme les poissons, ni poumon comme les humains et autres mammifères. Chez eux, aucun organe particulier n'est dédié à la respiration. Pour s'oxygéner, ils sont traversés par un réseau de fins canaux, les trachées, qui se ramifient dans tout leur corps. Les stigmates, trous minuscules, permettent à l'air d'entrer dans ces canaux. Les organes absorbent l'oxygène au passage...

Voilà ce qui nous sauve d'un cauchemar éveillé : s'ils étaient trop grands, les insectes mourraient asphyxiés. L'air mettrait trop de temps à traverser leur corps. Voici pourquoi ils sont petits.

Mais au fait, inversement, s'ils sont si petits, pourquoi les moucherons ne sont-ils pas écrasés par les gouttes de pluie ?  

Sachant qu'un moucheron pèse quelques milligrammes et que la goutte d'eau, représente 1/20e de gramme, le rapport entre l'un et l'autre est de l'ordre de 1 à 1000, le choc s'annonce explosif. C'est quasiment comme si on se ramassait 60 tonnes d'eau en une fraction de seconde. Deux semi-remorques sur la tête! Déjà, imaginez la douleur avec un seul...

Et pourtant, le moucheron : même pas mort !... Explication : un détail fondamental nous différencie de l'insecte : nous ne volons pas. En suspension dans l'air, le moucheron est sensible aux déplacements des grandes masses : le vent par exemple peut lui faire parcourir des distances très importantes. Or la goutte d'eau, par un effet aérodynamique bien connu, déplace l'air en tombant. Pour nous, c'est imperceptible, mais le moucheron, compte tenu de son poids minime, est vivement écarté de la trajectoire de la goutte grâce à cela. Comme s'il avait été soufflé par un sèche-cheveux. Et s'il est au sol, il décolle ! Ce qui le sauve. Ce poids mouche.

Jusqu'à preuve du contraire...

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