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Pourquoi ne faut-il pas nourrir les animaux des parcs naturels ?

"Merci de ne pas donner à manger aux animaux", pourquoi cette interdiction dans les parcs naturels ?
Article rédigé par Philippe Vandel
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Babouins du Zoo de Plaisance du Touch © MaxPPP)

 Vous avez vu souvent cette pancarte dans les zoos ou dans les parcs naturels  : "Merci de ne pas donner à manger aux animaux";   et même dans la campagne française on voit parfois cet écriteau : "merci de ne pas donner à manger aux chevaux".

Pourquoi ?

La première raison, qui tombe sous le sens, est que la nourriture laissée ne correspond pas forcément au régime idéal des animaux.

La deuxième raison n’est pas moins évidente : ne pas faire de ces animaux des assistés. Comme l’enseigne Lao-Tseu, à moins que ce ne soit la Bible, ou les deux : "si tu veux nourrir un homme un jour, donne-lui un poisson ; si tu veux le nourrir tous les jours, apprends-lui à pêcher".

Il existe une troisième raison, aux conséquences plus funestes.

Une étude a été menée auprès des babouins du Serengeti, le fameux parc naturel du Kenya, dont les visiteurs, malgré toutes les recommandations, persistent à laisser de la nourriture. Les babouins, du coup, ne consacrent pas plus de trois heures par jour à chercher de quoi manger. Et c’est là que les vrais ennuis commencent.

Dégagés de l’essentiel, les babouins se consacrent à l’accessoire. Ils se mettent à stresser pour des raisons que l’on qualifierait de futiles. L’énergie qu’ils ne dépensent plus pour leur survie, à la recherche de nourriture, ils la brûlent dans les rapports sociaux. Les problèmes hiérarchiques se multiplient et génèrent chez les primates des pathologies qui ne sont pas sans rappeler celles des humains : ulcères, hypertension, excès de cholestérol. "Ils font des ulcères à cause de la complexité sociale" , résume le professeur Robert Sapolski, de l’université de Stanford.

Jusqu’à preuve du contraire…

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