Pourquoi poils et sourcils ne poussent-ils pas indéfiniment comme les cheveux ?
Imaginez que vous perdiez un cil. Rien de grave : il va peu à peu repousser jusqu’à regagner sa taille normale, soit quelques millimètres. Mais à la différence du cheveu qui pousse indéfiniment, à un moment donné, le cil s’arrête de croître. Pourquoi?
Élargissons le débat : comment les poils de nos sourcils devinent-ils qu’ils ont atteint “leur bonne longueur de poil”? Pourquoi ne faut-il pas les tondre régulièrement, comme une barbe de sapeur?
Vestige de notre passé de singe préhistorique, notre corps est couvert de poils, visibles ou invisibles. Laissons de côté le fin duvet qui nous recouvre presque partout, pour nous focaliser sur le plus voyant : les poils épais et pigmentés du cuir chevelu, de la barbe, des sourcils, et des aires axillaire et pubienne.
Par exemple, la durée de la phase anagène du cuir chevelu se situe entre deux ans et plus de cinq ans. La phase télogène dure entre trois et quatre mois. A chaque instant, près de 85% de nos cheveux sont en phase anagène (croissance), et 15% en phase télogène (repos bien mérité).
Mais dans les autres configurations que celles des cheveux, la phase anagène est beaucoup plus courte, de l’ordre de quelques semaines. C’est pourquoi nos sourcils et nos broussailles sous les aisselles ne s’allongent pas comme des nattes : leurs poils n’ont pas le temps de pousser suffisamment avant qu’ils ne périclitent, remplacés par un semblable. De toute façon, leur croissance n’est que de 0,2 millimètres par jour, alors que les cheveux ont un rythme plus soutenu de 0,35 mm/j. Tant mieux pour l’esthétique. Dommage pour le chiffre d’affaire des esthéticiennes.
Mais pourquoi les sourcils s’arrêtent-ils de pousser au bout d’un moment ?
Simple : il faut s’en remettre à Darwin et à sa loi de la sélection naturelle. Des sourcils de 5 cm de long feraient comme une paire de rideaux devant les yeux. On ne verrait donc plus rien. En tout cas, pas les prédateurs qui veulent vous manger. Et donc nos aïeux préhistoriques ne seraient plus là pour s’en plaindre. Jusqu’à preuve du contraire...
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