Cet article date de plus de dix ans.

Pourquoi Ravel a-t-il composé son célèbre "Concerto pour la main gauche"?

Après le fameux Boléro, le "Concerto pour la main gauche" est l’œuvre de Maurice Ravel la plus connue. Et une des plus jouées dans le monde. C’est en fait une pièce pour piano et orchestre, en un seul mouvement.
Article rédigé par Philippe Vandel
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Franceinfo (Franceinfo)

 Selon la partition, le pianiste ne doit en aucune façon s’aider de la main droite.

Question : Pourquoi Ravel s’est-il imposé une telle contrainte, et pourquoi surtout l’impose-t-il à ses interprètes? 

L’œuvre a été composée entre 1929 et 1931 et jouée pour la première fois le 5 janvier 1932, à Vienne, en Autriche. Au clavier : Le pianiste autrichien Paul Wittgenstein, frère du grand philosophe Ludwig Wittgenstein, issu d’une grande famille autrichienne, très aisée. Son père Karl avait fait fortune dans la sidérurgie. 

Bref : Paul était pianiste professionnel commençait à donner des concerts quand la guerre de 14-18 a été déclarée. Il a été envoyé sur le front russe, où il a perdu son bras droit. Il refusa de renoncer à son art en dépit de cette infirmité, et comme il venait d’une famille très aisée et amie des arts, il commanda des œuvres pour la main gauche à certains des plus grands compositeurs de l’époque : Prokofiev, Benjamin Britten, ou Richard Strauss. Et évidemment Ravel.

Le Concerto pour la main gauche a demandé à Ravel des mois de travail pour contourner l’obstacle imposé. Si on ne vous l’avait pas dit, auriez-vous deviné que ce tourbillon d’émotion est l’œuvre d’une seule main —qui plus est, la gauche—?

Pour en avoir le cœur net, et joindre l’image à la parole, ne manquez pas ce vendredi 1er août la Boite à Musique, l’émission musicale de Jean-François Zygel sur France 2, vers 22h. Goran Filipec vous laissera sans voix. Et les bras ballants.  

Jusqu’à preuve du contraire...

 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.