Les sauveteurs en mer de l'île d'Yeu : un engagement comme une évidence
Autrefois, ils étaient appelés par le son d'une conque, puis par une sirène. Aujourd'hui, c'est par téléphone portable que Marc Ricolleau, le président de la station SNSM de l'île d'Yeu (Vendée), contacte ses équipiers lorsqu'il faut partir en mer, pour porter assistance à des navigateurs en difficulté . Mais l'insularité implique une autre fonction: les évacuations sanitaires vers le continent , quand l'hélicoptère ne peut pas passer pour cause de vent trop violent ou s'il n'est pas disponible. Le canot, lui, prend la mer, même si elle est démontée.
Quand il a rencontré sa future femme, Jean-Michel, l'un des sauveteurs, a prévenu sa fiancée: "Si je suis appelé pour un sauvetage le jour de notre mariage, je quitterai la noce. Un mariage, ça se reporte, pas un sauvetage". Pour lui, c'est une évidence.
"Quarante volontaires, dont vingt-cinq marins-pêcheurs et cinq retraités ... J'ai de la chance d'avoir une telle équipe", se réjouit Marc. Pour les pêcheurs, nul besoin de formation, mais pour les autres, il existe un centre de formation national à Saint-Nazaire.
L'engagement des sauveteurs en mer est bénévole ; ou plutôt volontaire, car très légèrement rémunéré. La nuance est infime : une maigre indemnité de sortie de 20€ est versée à chaque homme, quel que soit le temps passé et quelle que soit l'heure de l'intervention.
La station SNSM de l'île fonctionne grâce aux dons et grâce aux recettes du petit musée du sauvetage en mer , installé dans le local qui abrite un ancien canot, sur le port de Port-Joinville.
L'association prépare par ailleurs pour 2017 la commémoration du sauvetage d'une baleinière norvégienne en détresse. Six sauveteurs de l'île d'Yeu et cinq marins norvégiens trouvèrent la mort en janvier 1917. Marc Ricolleau voudrait faire reconstruire le canot de l'époque et refaire symboliquement le parcours du sauvetage au large de l'île. Et là aussi, il fait appel aux dons et aux bonnes volontés.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.