Thibault de Montaigu, lauréat du prix Interallié 2024
Pour son roman La grâce, Thibault de Montaigu avait reçu le prix de Flore en 2020. Le voilà maintenant lauréat du prix Interallié pour son septième roman autobiographique qui s’appelle Cœur, aux éditions Albin Michel.
Cœur
L'histoire de Cœur est bouleversante. Tout part d'un cadeau, un père sur le déclin offre à son fils sa chevalière comme l’auteur l’explique :
"Il va me donner cette chevalière qui appartenait à mon arrière-grand-père, mort dans la dernière charge de cavalerie au premier jour de la guerre de 14. Et il va me demander d'enquêter sur cet arrière-grand-père et sur cette mort qui, pour lui, est mystérieuse parce qu'il est parti sabre au clair sur son cheval, contre des mitraillettes et des canons allemands. Il est mort en héros, mais il a sans doute cherché à mourir parce qu'il a vécu un drame intime dans sa vie auparavant. Le livre est donc avant tout une enquête sur ce secret de famille que je dois livrer à mon père."
Thibault de Montaigu, le narrateur du roman, part à la fois dans cette recherche familiale et dans une quête personnelle pour essayer, comme il le dit lui-même, de comprendre qui il est, de quoi il a hérité de ses ancêtres et ce qu’il va transmettre à ses propres enfants.
Écrire ce livre, c'est un peu offrir un tombeau de papier à tous ces fantômes qui m'habitaient et à tous ces ancêtres. Surtout à mon père, évidemment. Savoir qu'il est encore présent dans ce livre, que des gens le découvrent, qu'ils peuvent entendre sa voix... il a encore cette forme de vie. C'est le pouvoir de la littérature. Et c'est pourquoi j'écris.
Thibault de Montaiguà franceinfo
L'idée de livre à offrir de Thibault de Montaigu
J'ai choisi "Œuvres", d'Alejandra Pisarnik, qui a vécu au XXᵉ siècle en Argentine. C'est une sorte de poétesse maudite parce qu'elle s'est suicidée à l'âge de 36 ans. Ce sont des poèmes très courts, en vers libres, qui explorent les tumultes de son monde intérieur.
Thibault de Montaiguà franceinfo
L'auteur ajoute, à propos de cette poétesse qu'il apprécie particulièrement : "Elle mêle une très grande économie de mots à une profonde charge émotionnelle. À chaque fois, en quelques lignes on est dévasté, une sorte de déflagration, de saturation du sens. Comme si on ouvrait une porte : tout d'un coup, un vertige de sens s'ouvre devant nous."
Œuvres d'Alejandra Pizarnik, paru chez Epsilon éditeur, et Cœur, deux beaux livres à offrir ou à s'offrir !
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