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Alain Terzian : "Mon pavé 2018, c’est la place des femmes dans notre société"

Le président de l'Académie des Arts et Techniques du cinéma, Alain Terzian, défend la place et le regard porté sur les femmes.

Article rédigé par Olivier de Lagarde
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Alain Terzian, en mars 2015. (MAXPPP)

Alain Terzian est producteur et président de l’Académie des Arts et Techniques du cinéma, qui remet les César. Il appelle à une étude et une réflexion sur ce qui régit la place des femmes dans la société ainsi qu'au regard qui leur est porté. À l’occasion de l’entrée au Panthéon de Simone Veil le 1er Juillet 2018, il demande l’instauration de cette journée comme journée nationale de la parité des femmes et des hommes.

Olivier de Lagarde : Dans le monde du cinéma, êtes-vous particulièrement bien placé pour nous parler de cette parité ? Une étude a comptabilisé 4 500 réalisateurs dont 500 seulement sont des femmes.

Alain Terzian : On dit toujours que dans le cinéma il y a deux paramètres indiscutables et qu’on ne contrôle pas : c’est le talent et le public. Si demain vous me dites que dans une sélection, il y a dix femmes et deux hommes, je vous dirais que c’est très bien. Sur les métiers artistiques on ne peut pas avoir de rigidité particulière. On peut encourager.

Le milieu du cinéma est quand même très masculin.

Je ne suis pas sûr. Je ne sais pas… Il y a beaucoup de productrices de grand talent, beaucoup de réalisatrices. J’ai eu la chance de travailler avec Diane Kurys ou Danièle Thompson, ce sont des réalisatrices exceptionnelles. Maintenant on a des actrices qui ramassent les Oscars, c’est un bonheur total. J’aimerais qu’il y en ait de plus en plus.

Cette année a été marquée par les affaires de harcèlement dont sont victimes les femmes. Le monde du cinéma français est au-dessus de tout soupçon ?

Nul n’est jamais au-dessus de tout soupçon, vous allez me dire, mais pas que dans le cinéma.

Avec l’affaire Weinstein, c’est le cinéma qui a été pointé du doigt.

Oui mais c’est le cinéma américain. Remettons les choses à leur place. Le cinéma américain c’est cinq ou six majors planétaires, ce sont des entreprises énormes.

Oui mais le problème, c’est une jeune actrice qui est face à un producteur ou un réalisateur…

En France ça ne peut pas arriver, je vais vous dire pourquoi. Parce que le cinéma français aujourd’hui est obligé d’être totalement transparent parce qu’il se fait avec des coproductions, des chaînes de télévisions. Tout cela ne peut pas permettre l’à-peu-près ou l’aléa, parce que le producteur est là pour rendre des comptes en permanence. Le problème ne se pose pas que dans le cinéma, le problème se pose sur tout ce qui peut amener à un abus de pouvoir.

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