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Ma vie d'après. Jean-Pierre Fanguin qui gagnerait beaucoup, beaucoup d'argent

Ces petits riens, ces petits touts, la preuve que rien ne sera plus comme avant, que le "monde d'après" est déjà là. Lundi, Neila est Jean-Pierre Fanguin, celui qui se vante de savoir comment gagner de l'argent grâce à ses multiples vidéos sur les réseaux sociaux.

Article rédigé par franceinfo - Neila Latrous
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Jean-Pierre Fanguin, dans l'une de ses vidéos. (CAPTURE D'ECRAN TWITTER)

Je suis Jean-Pierre Fanguin, en tout cas je me présente comme tel sur les réseaux sociaux. Obscur entrepreneur suisso-colombien, détenteur d’une recette miracle pour devenir riche, presqu’en claquant des doigts. Certaines de mes vidéos ont été vues des millions de fois. Si mon nom ne vous dit rien :

 


"La question est vite répondue", derrière cette belle faute de français et l’arrogance du garçon, une tendance plus lourde, celle des fine-fluenceur, contraction de finances et d’influenceurs. De jeunes adultes souvent, qui prodiguent des conseils sur internet pour gérer son argent, l’investir, le faire fructifier. Aux Etats-Unis, l’une des stars, Nate O’Neil, compte plus d’un demi-million d’abonnés sur sa chaîne YouTube.En France, le phénomène est plus récent, explique Maximilien Billion, manager au cabinet TNP Consultants : "Durant le confinement, ce qu'il faut avoir en tête, c'est que beaucoup de jeunes notamment qui passaient le temps sur les paris sportifs ont été attrapées par certains profils influenceurs, d'une part parce que les paris sportifs étaient quasiment à l'arrêt. Dans le même temps, la volatilité des marchés a permis de faire ressortir certaines opportunités et donc la plupart de fine-fluenceur ont surfé sur cette vague."

Cibler le jeune public influençable 

Surfé aussi sur la défiance croissante à l’égard d’acteurs plus institutionnels, comme la banque ou l’assurance. Gros enjeu de réputation et d’image pour ces entreprises, pour renouer notamment avec les publics les plus jeunes, la cible de ces fine-fluenceurs. Le souci majeur, c’est que dans cette grande famille, il y a des voix pertinentes, de jeunes analystes, traders, économistes, agents immobiliers.
 
Et puis des profils plus troubles, comme Jean-Pierre Fanguin. Qui se cache derrière ? Question posée à Maximilien Billion : "La majorité du temps, le style d'appât est de vendre des formations. Il y a beaucoup d'arnaques. Il y a de très gros sujets notamment sur l'immobilier locatif. Il y a énormément de vidéos sur devenir rentier en achetant je ne sais combien d'appartements." Ça, c’est dans l’immobilier. Les experts de la bourse s’inquiètent aussi du risque de manipulation de cours, sur certaines valeurs, même s’il est difficile d’évaluer encore précisément de l’influence de ces fine-fluenceurs. Énorme sujet pour le législateur car ces conseillers d’un genre nouveau échappent aux lois et aux règlements existants, auxquels doivent se soumettre en revanche les banques ou les agences immobilières.

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