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Ma vie d'après. Le big bang de la formation

Ces petits riens, ces petits touts, la preuve que rien ne sera plus comme avant, que le "monde d'après" est déjà là. Mardi, Neila Latrous est une aide à l’embauche de jeunes alternants.

Article rédigé par franceinfo - Neila Latrous
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
 Découpe de la viande dans un CFA boucherie à Nancy (Meurthe-et-Moselle). (/NCY / MAXPPP)

Je suis un décret publié mardi 25 août au Journal officiel qui instaure une aide à l’embauche de jeunes alternants. L’employeur bénéficie de 5 000 à 8 000 euros, selon que l’alternant est mineur ou majeur. La mesure est tirée du plan "1 jeune, 1 solution" qui veut répondre spécifiquement à la difficulté pour les 16-25 ans à s’insérer dans la vie professionnelle, une difficulté accrue par la crise économique post-Covid. Ce même plan prévoit la formation de 200 000 jeunes vers les secteurs et métiers d’avenir. Cela tombe bien, les entreprises elles aussi investissent dans des formations similaires à l’image du géant pétrolier Total qui crée carrément son école des métiers industriels de demain. Les enseignements de cette InduStreet feront la part belle aux enjeux d’automatisation et de numérisation de l’industrie. Campus inauguré à Stains, près de Paris, à la rentrée. Un motif de fierté et d’espoir pour le maire de la ville Azzédine Taïbi.

Très franchement, je suis très confiant sur l'avenir. C'est une belle opportunité en matière d'insertion, de formation et d'emploi pour les jeunes du territoire. 

Azzédine Taïbi

à franceinfo

''Ça va forcément donner des idées à d'autres sociétés, d'autres entreprises", complète-t-ilCar à l’image de Total, d’autres entreprises créent leurs écoles ou centres de formation des apprentis, leurs CFA… L’Oréal, Orange, Schneider Electric, Saint Gobain... la liste est longue. 554 projets lancés en deux ans, d’après le ministère du travail. Il y a une raison à cela : la loi “avenir professionnel” adoptée en 2018, qui libéralise l’apprentissage.

Des formations assurées par d'autres structures que les CFA

Les groupes n’ont plus besoin de l’aval des régions désormais pour créer leur CFA. Et cela change tout ! Car par le passé, certaines rechignaient à autoriser la création de structures concurrentes aux lycées professionnels, qu’elles gèrent. Les entreprises, elles, se plaignaient de formations inadaptées à leurs besoins en recrutement. Certains secteurs accusent toujours une pénurie de main d’oeuvre, comme les métiers de bouche par exemple. C’est fort de ce constat que Système U se lance aussi dans la formation.

Ce lancement répond à un besoin très fort chez U de compétences dans les métiers du frais notamment.

Dominique Schelcher, PDG de Système U

à franceinfo

"Nous lançons le CFA U avec une promotion d'une cinquantaine de futurs bouchers, poursuit Dominique Schelcher, mais l'idée à terme est d'élargir ça aux boulangers, aux pâtissiers, à tous les métiers de bouche qui sont des métiers qui nous manquent actuellement assez cruellement dans certains magasins." Au point que la première promotion de bouchers est assurée d’être recrutée à l’issue de sa formation d’un an. Dominique Schelcher insiste sur le fait que les enseignements sont calqués sur les valeurs de l’entreprise, avec des modules sur le bien-être animal et la consommation agro-écologique.
 
La mainmise des employeurs sur le diplôme fait grincer des dents. Les acteurs historiques de la formation craignent que les apprentis soient pieds et poings liés, formatés pour une et une seule entreprise, moins adaptables au marché du travail.

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