Ma vie d'après. Le QR Code
Ces petits riens, ces petits touts, la preuve que rien ne sera plus comme avant, que le "monde d'après" est déjà là. Mardi, Neila est en noir et blanc, elle est un QR code.
Carrés noirs sur fond blanc, ou l’inverse, je suis le QR Code, ce code-barre carré. Créé il y a 26 ans, je n’avais connu jusque là qu’un usage limité. Avec la crise sanitaire, je suis comme ressuscité ! Exemple avec ces passeports immunitaires imposés cet été par certains pays, pour pouvoir soit passer la frontière, soit entrer dans des lieux clos. Vous remplissez un formulaire, avec votre résultat de test de dépistage, ainsi qu’éventuellement les pays et régions traversées.Tout cela est transformé en données numériques contenues dans un QR Code, que vous devez présenter comme un sésame pour aller où bon vous semble. L’Estonie envisage déjà qu’à terme, cette technologie permette de digitaliser le traditionnel carnet de vaccination. Le QR Code peut contenir énormément d’informations, comme me l’explique Nicolas Brien, PDG de France Digitale :"Il y a un boum autour du QR Code parce que on peut utiliser le QR Code sans toucher. Le QR Code permet de stocker beaucoup plus de caractères alphanumériques, de stocker beaucoup plus qu'un simple code-barres. Et donc dans un monde où les flux d'informations sont de plus en plus importants où tout est chiffres, tout est nombre, cela permet d'avoir du contenu augmenté."
Le QR Code doit aussi beaucoup à Apple. Depuis quelques années, les appareils photos des iPhone peuvent déchiffrer cette combinaison de carrés noirs et blancs, alors qu’auparavant, il fallait télécharger une application dédiée, ce qui était un peu fastidieux. Merci Apple, merci le Covid-19 aussi, même si les usages les plus impressionnants sont aujourd’hui en dehors de la santé, dans le quotidien. Pour choisir son étage dans un ascenseur, ça existe ! Paf ! Téléphone, QR Code, et les touches apparaissent sur l’écran de téléphone. Vous connaissez aussi le QR Code dans les musées, pour faire parler les oeuvres, en lieu et place du traditionnel guide audio ou en papier.
La révolution se prépare dans les restaurants
Marc Sarfati, cofondateur de la start-up Skeat : "Sur tous les canaux de commande, que ce soient les services à table, la vente à emporter ou la livraison, on va pouvoir proposer un service sans contact. Il va y avoir des QR Codes disposés sur des tables de restaurant par exemple, le client va pouvoir scanner le QR Code, arriver sur un super menu, choisir la langue de son choix mais aussi ses préférences comme son régime alimentaire ou ses allergies et passer commande et payer en quelques secondes." Il faudra quand même toujours un serveur pour amener la commande. Après la disparition du menu au restaurant, pourquoi ne pas imaginer aussi se passer des trousseaux de clés ? Ou pourrait très bien concevoir des portes qui s’ouvrent au moyen d’un QR Code, ou des voitures que l’on démarrerait comme depuis son téléphone comme on le fait déjà avec les vélos en libre-service. Au Japon, là où le QR Code est né, il sert à identifier ces personnes âgées, atteinte d’Alzheimer ou de sénilité, qui errent en ville. Un code-barre sur le pouce, avec des informations personnelles, permet de ramener le malade chez lui, avec ses proches. Cela fait partie aussi des usages que l’on peut voir arriver en France.
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