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Ma ville demain. Ma ville, mobilisée pour la planète

Les villes sont à la fois le problème et la solution, en tous cas elles l'ambitionnent, face au changement climatique

Article rédigé par franceinfo - Cécile Maisonneuve
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Un embouteillage à Milan.  (CARLO COZZOLI / MAXPPP)

franceinfo : En 2019, les villes du monde entier ont vu défiler des millions de jeunes pour dénoncer l’inaction des Etats dans la lutte contre la crise climatique. La ville demain prendra-t-elle le relais des Etats pour sauver la planète, Cécile Maisonneuve ?

Cécile Maisonneuve : Effectivement, les impressionnantes manifestations organisées dans les villes du monde entier ont rappelé que la lutte contre la crise climatique n’est pas à la hauteur des préconisations des scientifiques.

Ce que les Etats ne font pas, les villes sauront-elles le faire ?

Oui, les villes veulent et peuvent devenir l’épicentre de la course contre la montre du dérèglement climatique.

Mais sont-elles crédibles quand on sait que ce sont elles qui sont responsables de… 70% des émissions de gaz à effet de serre ? 

C’est précisément parce qu’elles sont au cœur du problème qu’elles veulent être au cœur des solutions ! D’abord, elles n’auront pas le choix : quand près de 60% de la population mondiale est urbaine, chiffre qui pourrait atteindre 75% dans trente ans, ce sont leurs habitants eux-mêmes qui vont de plus en plus exiger de vivre dans des villes vivables. Parce que c’est cela l’enjeu : par exemple, la hausse des températures va rendre certaines villes, y compris en France, difficilement vivables pendant plusieurs semaines de l’année. L’autre raison qui les place en pôle position, c’est que les villes sont en concurrence entre elles : c’est une bonne nouvelle ! Elles ont toutes pour objectifs d’attirer des habitants et des investisseurs. Leur positionnement dans la lutte contre la crise climatique sera un levier d’attractivité.

Elles ont l’ambition d’agir mais en ont-elles les moyens ? 

Leur premier levier d’action, c’est qu’elles ont la main sur les deux principales sources d’émissions de CO2 en France : les bâtiments et la mobilité. Bien sûr, elles ont besoin de l’Etat, surtout dans un pays très centralisé comme la France. Mais elles ont déjà des outils efficaces comme les plans de déplacement urbain, le plan local d’urbanisme. Leur second levier d’action, c’est leur capacité à coopérer entre elles : elles sont concurrentes, oui, mais aussi partenaires. Rappelez-vous la réaction du maire de Pittsburgh, Bill Peduto, quand Donald Trump a annoncé que les Etats-Unis sortaient de l’accord de Paris en disant que son sujet, c’était Pittsburgh, pas Paris. Bill Peduto lui a répondu "mon sujet, c’est Pittsburgh ET Paris". Magnifique manière d’expliquer ce travail quotidien que font les réseaux de villes dans le monde pour apprendre, progresser, répliquer. Dans un contexte de montée du protectionnisme, de repli des Etats, les villes

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