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Mémoire d'Info. Helena Noguerra : "Le 3 mars 1996, on annonce la mort de Marguerite Duras et ça me procure un grand choc"

Pour ses 30 ans, franceinfo a demandé à des personnalités de la culture et des médias de raconter l'info qui les a marquées ces trente dernières années. Lundi, Helena Noguerra se souvient au micro de Guy Birenbaum.

Article rédigé par franceinfo, Guy Birenbaum
Radio France
Publié
Temps de lecture : 5 min
Marguerite Duras en 1984.  (PLATIAU / AFP)

Lundi 17 juillet, Guy Birenbaum reçoit Helena Noguerra, chanteuse, auteure, comédienne et actrice. Très jeune, Helena tombe en admiration pour Marguerite Duras, qui l'éveille au féminisme. Le 3 mars 1996, Helena Noguerra apprend sa disparition. "Ça me procure un grand choc, se souvient-elle, parce que je m'étais identifiée à cette femme. Je m'étais dit que c'était un peu ma maman spirituelle. J'ai vu ma mère aimer Marguerite Duras et je m'y suis intéressée à partir de mes 12 ans."

Helena Noguerra au Salon du livre à Paris, le 25 mars 2017. (CITIZENSIDE/CHRISTOPHE BONNET)

"Bombasse" et "femme pensante"

"Marguerite Duras, c'était d'abord cette femme pensante, cette langue incroyable. Je crois que je suis née féministe, mais je ne pouvais pas le nommer. Je ne savais pas que cela avait un nom. A un moment, on se rend compte que ça s'appelle être féministe de se préoccuper de ses droits et de comprendre qu'être femme complique un peu la vie de l'individu que l'on croit être. Duras a été le déclencheur de ce moment un peu curieux, à douze ans : est-ce que je dois devenir une bombasse avec une robe qui colle et les cheveux mouillés, à la Bardot ? Ou est-ce que si je pense, si j'écris, si je crée, je peux devenir un individu, une femme ? Personnellement, j'ai mis les jolies robes mais j'ai aussi tenté l'expérience de la création."

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