Micro européen. L'art et l'Europe
Aucune politique de l'art, et pas d'art politique en Europe...
Le domaine de la culture relève encore largement de la compétence des Etats membres, et l'Union européenne n'intervient qu'en complément. Elle vient encourager la coopération européenne ou encore défendre la diversité culturelle. Ainsi, l'Union européenne ne dispose que de compétences d'appui, comme la Journée Européenne du Patrimoine.
L'art, entre privé et public
Le monde de l’art se distingue ainsi entre deux cadres bien différents. Soit la compétences des " Ministères de la Culture", actions, musée, école etc… soit une compétence privée, celle du marché de l’art; des collectionneurs; des marchands et fondations privées. La monde de l'art n'a pas été investi par les institutions communautaires. Il représente toujours, comme d'autres secteurs artistiques, un espace de libertés, sans frontières, ou la compétence des Etats peut se disputer avec le secteur privé quand une oeuvre est en vente, ou, quelquefois intervient le droit de préemption administrative. C'est la raison pour laquelle, s'est contruite une autre "communauté européenne" de l'art, celle des spécialistes et des experts, des marchands, des commissaires-priseurs et des conservateurs privés ou publics.
La confiance d'abord
Le monde de l'art en Europe est avant tout basé sur la confiance d'hommes et de femmes qui se connaissent, représentants leurs états ou agissant à titre privé. Un des rares milieux où la parole prime encore, où la confiance reste le meilleur atout, la plus grande valeur portée par celui ou celle qui s'engage à quelque titre que ce soit.
L'UE manque d'experts
C'est la raison pour laquelle les institutions communautaires sont très éloignées du monde de l'art. Et c'est une des nombreuses lacunes de ces institutions qui devraient compter en leur sein, non pas seulement des "eurocrates", mais aussi des experts en art, divers et variés, des ethnologues, des anthropologues, des experts en géopolitique, des musicologues ou archéologues, historiens, géographes et autres explorateurs. Car l'UE ne peut se passer de ces esprits qui apporteraient un plus unique et remarqué, afin que l'UE ne soit pas seulement un grand marché, celui de la première puissance économique au monde, mais de la première puissance de l'esprit de la planète.
L'honnête homme moderne
A sujet unique il fallait un invité de marque au débat, ne suscitant ni le doute, ni l'à peu près. Ger Luijten, directeur de la Fondation Custodia à Paris, participa pendant plusieurs années au Hollstein’s Dutch and Flemish etchings, engravings and woodcuts 1450-1700, l’ouvrage de référence sur l’art de l’estampe aux Pays-Bas, dont il est aujourd’hui rédacteur en chef. Il fut conservateur au cabinet des arts graphiques du Museum Boijmans Van Beuningen de Rotterdam, avant de travailler au Rijksmuseum d’Amsterdam, d’abord comme conservateur en chef du département des estampes, puis de 2001 à 2010 comme conservateur en chef du Rijksprentenkabinet. Depuis 2010, il est directeur de la Fondation Custodia à Paris. Il est une figure reconnue de l’art de l’estampe dans le monde entier.
Une fondation néerlandaise voulue à Paris
C’est en 1947 que Frits Lugt et son épouse To Lugt-Klever ont créé la Fondation Custodia, en installant leur impressionnante collection à l’hôtel Turgot, hôtel particulier du XVIIIe siècle qui se situe au cœur du VIIe arrondissement de Paris, à quelques pas de l’Assemblée Nationale. Il s’agit de l’une des plus importantes collections de dessins anciens, d’estampes et de lettres d’artistes en mains privées, faisant véritablement de la Fondation Custodia la "maison de l’art sur papier" en France.
La fondation Custodia accueille jusqu'au 12 mai 2019 l’exposition Le Musée Pouchkine. Cinq cents ans de dessins de maîtres, au 121 rue de Lille à Paris 75007, sauf le lundi.
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