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Micro européen. Le Portugal, un pays sachant revenir à bon port ?

Entre fado et azulejos, la nuance portugaise...

Article rédigé par franceinfo - Jose-Manuel Lamarque
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Lisbonne est l'une des régions du Portugal les plus touchées par le virus Covid-19.  (GETTY IMAGES)

Depuis la crise de 2008, le Portugal est un des états membres qui avait fortement "plongé" dans un marasme social et économique. Le programme d'austérité sous tutelle de la Troïka s’était traduit par un emprunt de 78 milliards d’euros qui n’avait rien arrangé. Ainsi les jeunes quittaient le pays, la mise en déroute d’une politique sociale voyait bondir le chiffre de décès des personnes âgées, le pays se voyait asphyxié, désabusé, aucun espoir n’était imaginé, la mort lente s’annonçait.

Depuis les dernières élections législatives de 2015, la Parti Socialiste portugais dirige le pays avec l’appui du Parti Communiste et du bloc de gauche, qui tous deux refusent d’entrer au gouvernement, mais le soutiennent, et de concert se sont entendus pour arrêter le saignement national. Le Portugal est-il sorti d’affaire pour autant ? Pas vraiment, l’augmentation des salaires les plus bas, la réduction d’impôts pour les ménages les plus faibles, l’aide à la création d’entreprise a redonné le sourire aux Portugais.

Un paradis pour les investisseurs et les autres

Les nouvelles dispositions économiques et industrielles ont attiré les investisseurs étrangers au Portugal, bénéficiant d’aides gouvernementales et d’une masse salariale de jeunes diplômés à bas coût. Qui plus est, le choc "terroriste" dans certains pays méditerranéens a provoqué un désintérêt touristique qui a bénéficié au Portugal.

Il en va de même concernant les retraités européens qui peuvent s’installer au Portugal et se voir exonérer d’impôts pendant 10 ans. Enfin, la découverte de lithium dans ce pays révèle qu’il sera dans l’avenir un important producteur de ce que l’on appelle aujourd’hui l’or blanc. Tous ces facteurs ont aidé ce pays à redresser la tête.

Plus aujourd'hui qu'hier, moins que demain

Même si l’horizon paraît plus ensoleillé sur les rives du Tage, certains problèmes subsistent encore et toujours. Comme en Espagne, le Portugal fait face, hélas, à trop de cas de violences conjugales voyant le décès de l’épouse, les mœurs ayant peu évolué.

Et les Portugais dans leur ensemble, même s’ils bénéficient d’un peu de répit économique, n’en sont pas moins mobilisés pour réclamer une baisse des taxes sur l’énergie, ainsi que la TVA. Pour l’instant, l’espoir repose dans le retour de la jeunesse portugaise exilée, qui on l’espère à Lisbonne, reviendra au plus vite avec un savoir-faire qui enrichira le monde de l’emploi.

Du mirage au miracle

Il est vrai que l’on peut considérer le Portugal vivant aujourd’hui ce nouvel essor comme un mirage fait d’artifices politiques, mais pourquoi ne pas regarder aussi le verre à moitié plein, et penser au miracle portugais qui pourrait, pourquoi pas, devenir un exemple pour les autres états membres de l’Union européenne, tentant de sortir à moindre frais d’une confusion économique imposée.

Il serait étonnant qu’au pays des grands découvreurs maritimes, on perde une nouvelle fois la boussole, car si le Fado est un chant langoureux invoquant la nostalgie et la fameuse "saudade", il est aussi un appel à plus d’amour, donc d’espoir. C’est aussi le propos de notre invitée, la journaliste portugaise Ana Navarro Pedro.            

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