Micro européen. L’évacuation de Calais vue par deux correspondants
Claire Rush du service anglais de RFI et Peter Giesen, correspondant du journal néerlandais "Volkskrant", ont couvert cette semaine l’opération de démantèlement de la "jungle" de Calais. Plus de 6 000 migrants ont été évacués et conduits dans des centres d’accueil sur le territoire français, mais selon les deux invités, la question du campement de Calais n’est pas totalement réglée.
Au début de l’opération, il y a eu de la confusion
Tous les migrants n’étaient pas prévenus et certains ont été mis au courant seulement la veille. Sur le chemin du hangar, avant la montée dans les autocars, des mineurs non accompagnés (MNA) se sont retrouvés dans les files d’attente aux côtés d’adultes, ce qui ne correspondait pas au plan prévu.
Le souci des mineurs isolés a d’ailleurs pesé toute cette semaine car on sait qu’ils ne sont pas tous éligibles à passer en Angleterre, et qu’une centaine de jeunes migrants supplémentaires sont venus d’ailleurs à l’occasion du démantèlement.
Mais l'évacuation s’est déroulée dans le calme
Et sans violences. Alors que beaucoup d’observateurs avaient l’habitude de dire que le démantèlement d’un tel camp était impossible. L’Etat français ne pouvait continuer avec ce campement sauvage, sans compter les assauts contre les camions partant vers l’Angleterre. L’évacuation a été suivie par la démolition de cette jungle et de ses bidonvilles, tout devrait être rasé lundi prochain mais après ?
Calais, c’est près de l’Angleterre
Tout n’est pas réglé : des migrants n’ont pas pris le bus, il va falloir gérer les mineurs qui n’iront pas outre-Manche - ils seraient 600 recalés, selon Human Rights Watch - et un nouveau camp n’est pas exclu. On l’a vu après la fermeture de Sangatte en 2002 et après le premier démantèlement de Calais dans sa partie sud en 2009. Car le problème pour Calais, c’est d’être près de l’Angleterre. Et déjà à Paris, souligne Claire Rush, on a senti les effets de ce démantèlement.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.