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L'argent et la psychanalyse

Si la consultation chez un psychiatre est remboursée, puisqu'il s'agit d'un médecin, en revanche, la psychanalyse, elle, est à la seule charge du patient. En ces temps économiques difficiles, beaucoup de patients ou de futurs patients s'interrogent : Faut-il attendre que cela aille mieux (dans ses finances du moins!) pour poursuivre ou entamer son analyse? Peut-on négocier, voire trouver une consultation gratuite? Les réponses d'Anne-Laure Gannac, de Psychologies Magazine.
Article rédigé par franceinfo
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Le tarif d'une psychanalyse n'est pas fixe et dépend du praticien. Les tarifs peuvent donc être très, très variables et sont souvent un argument qui pèse dans la balance.

A quoi bon payer -et parfois cher- une
personne qui va nous écouter ? Cela fait parti du cadre
analytique, c'est même un des éléments fondamentaux pour que la thérapie fonctionne :
il y a l'horaire régulier, le lieu fixe, la durée et le tarif. Ces quatre
piliers garantissent la sécurité du patient, dans le sens où cela définit les
places de chacun sans risque de dérapage.Une cure analytique doit permettre de
retrouver son autonomie, pas d'être en situation de dépendance ou de
soumission.

Négocier les tarifs

On peut évidemment parler du prix avec son thérapeute et ce dès la première séance. Beaucoup de psys ajustent leur tarif aux
possibilités de leurs patients, car la thérapie ne doit pas être un luxe
en période de difficultés financières, au contraire d'ailleurs, puisque c'est
un contexte qui fragilise d'autant plus.

L'image du psy peut impressionner et c'est justement pour cela qu'il ne faut pas hésiter à lui parler de ses tarifs. Ce sera un élément
intéressant dans la relation thérapeutique. On garde encore trop en tête cette image vieille de
50 ans du psy aussi redouté que silencieux. Or, aujourd'hui, on est loin de ça,
en tout cas avec la majorité des psys : il y a une réhumanisation du lien,
l'échange, la discussion est possible.

Le refus de négocier le tarif ou de parler

d'argent

Si le psy refuse de négocier ou pire d'aborder le sujet, il faut en changer ! Si on se sent mal à l'aise
dans la relation et s'il y a un tabou qui s'impose dès le départ, alors ce n'est pas la peine de continuer.

Il faut sortir du fantasme selon lequel le psychanalyste
s'en met "plein les poches", parce que c'est aussi
cela qui s'exprime derrière cette image véhiculée de "l'argent liquide à
tout prix". Mais, aujourd'hui, les psychanalystes qui
ne demandent que 20 ou 30 euros pour une séance, sont peu nombreux.

Une thérapie presque gratuite

Il est tout à fait possible de suivre une psychothérapie
dans un hôpital ou dans un centre médico-psycho-pédagogique, les CMPP, il y en
a plus de 300 en France. Dans ce cas, l'acte est pris en charge par l'assurance
maladie.

Dans les CMPP et dans les hôpitaux vous serez pris
en charge par un psychothérapeute, psychiatre ou psychologue, mais rarement par
un psychanalyste.

Il est avant tout question de recevoir des soins, de
suivre une cure analytique au plus ou moins long cours. Ce n'est pas le même
travail.

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