La domesticité de luxe, un secteur qui embauche
En France, le personnel de maison
s'arrache comme du pain chaud, notamment parce que l'Etat, depuis les années
1990, incite à l'embauche d'employés domestiques à grand renfort de ristournes
fiscales. Mais également parce que les très riches, ceux qui emploient majordomes et
gouvernantes, sont toujours plus nombreux en France : plus 3,4 % de millionnaires
en dollars en 2010. La demande de fées du logis est donc forte (1/3 des
ménages les plus aisés possèdent sa perle ménagère), explique Véronique Mougin, de Marie Claire.
Trouver des "perles
rares"
Il n'est pas très difficile de trouver la perle rare. Le tout est de miser sur le bouche à oreille. Il
existe aussi des agences de recrutement spécialisées - aux noms évocateurs
(comme "Au service de madame"), qui se chargent de dénicher
pour le compte de riches clients le majordome ou la nounou de leurs rêves, c'est-à-dire avec plusieurs années
d'expérience, de solides références vérifiables, un casier judiciaire vierge et
une grande discrétion.
Les CV répondant
à ces critères ne sont pas légions. Il y aurait même une "pénurie"
de salariés formés au haut de gamme. C'est du moins ce que dit Elisa Elbaz, fondatrice
de l'Académie des Gouvernantes. Depuis 2010 cette école enseigne aux futurs
gens de maison l'art floral, le repassage et les bonnes manières, entre autres
leçons. Elle reçoit entre 10 et 20 fois plus de candidatures qu'elle n'a de
places.
La domesticité de luxe attirerait-t-elle les jeunes ?
C'est un secteur qui embauche et où les salaires restent
intéressants. D'après l'agence de placement Prestige Service, avec 5 ans
d'expérience minimum, une gouvernante gagnera entre 3.000 et 4.000 euros mensuels
nets. Un majordome, entre 3.500 et 5.000 euros. De plus, entrer au service d'une
famille fortunée permet de travailler dans un cadre remarquable. La plupart des gouvernantes ont la vocation.
Des servitudes énormes dans ces métiers
Embrasser ce type de carrière demande notamment une
très grande disponibilité et une véritable souplesse mentale pour s'adapter aux
exigences très élevées et parfois extravagantes des employeurs.
Une milliardaire qui réclame que l'eau de la piscine soit
chauffée à 28 degrés pile – même à l'hôtel. Des aristocrates anglais, habitant
pour les vacances un château en Dordogne, avec deux jardiniers, une femme de
chambre, cuisinier et une gouvernante. Qui ne supportent que le jus d'orange
pressé et filtré six fois puis servi frais, mais jamais glacé. Leurs rideaux
devaient aussi tomber droit, au centimètre près sinon madame était très
contrariée.
Le personnel de maison est aux premières loges pour contempler les
manies des super riches voire leur folie douce. Exemple avec cette
richissime héritière terrée dans un hôtel particulier à Neuilly bardé de caméras,
de micros et de serrures à reconnaissance digitales. Dehors, il faisait
toujours trop froid, trop chaud pour elle et puis elle avait peur qu'on la
vole, alors elle ne sortait plus.
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