Les impacts du développement durable en matière d'habitat
La définition classique du développement durable indique
qu'il s'agit d'un développement qui répond aux besoins du présent sans
compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs, explique Jean-Michel Guérin, de Particulier à particulier . Il est
donc question de satisfaire nos besoins, mais aussi de les limiter, notamment
en matière d'énergie, et dans plein d'autres domaines, pour que nos enfants et
petits-enfants puissent satisfaire les leurs.
Beaucoup d'Etats commencent à
légiférer dans le bons sens
En France, en
matière d'habitat et de construction, on a vu émerger l'obligation du DPE (Diagnostic de Performance Energétique), le
label HQE (Haute Qualité Environnementale), l'évolution des réglementations
thermique, les bilans carbone, etc.
Acheter un bien dans le cadre du développement durable,
c'est d'abord vérifier qu'il est produit dans des conditions respectueuses de
l'environnement : impact industriel et chimique, bilan carbone, proportion
d'emballage, produit à proximité pour limiter les consommations liées au
transport.
En matière de construction, on peut appliquer ces principes,
en choisissant des matériaux respectueux de l'environnement, produits à
proximité, en privilégiant l'isolation pour consommer moins, en orientant la
maison pour qu'elle profite de l'ensoleillement naturel, en prévoyant le
recyclage des déchets, et pourquoi pas en utilisant l'eau de pluie. On peut
étendre cette réflexion à l'urbanisme, et à la création de quartier, en
composant des quartiers mixtes, où les emplois se trouvent à proximité pour
éviter les transports et limiter le nombre de voitures.
La rénovation thermique des logements
Le gouvernement, même s'il n'a pas les moyens de le
financer, envisage un vaste plan de rénovation thermique des logements. On
estime que les bâtiments, en France, consomment 45% de l'énergie totale que le
pays dépense. Uniquement pour l'habitation, on considère, selon les
estimations, qu'elle consomme de 25 à 30 % de l'énergie consommée en France. Le
parc bâti est disparate et, si à partir des années 80, on a commencé à se
préoccuper des consommations d'énergie, encore trop de bâtiments sont des
passoires énergétiques. Le problème est de convaincre les occupants de réaliser
les travaux nécessaires. En effet, le retour sur investissement d'une campagne
de travaux, sur une maison ou sur un appartement, qui permettrait d'économiser 40% sur la
facture d'énergie, est quand même de 15 à 20 ans au minimum.
Des réglementations sur les constructions nouvelles
Les premières réglementations datent de 1976, et en 2005,
avec la réglementation thermique, la RT 2005, les constructions neuves
consommaient déjà 50% d'énergie en moins. Ensuite, il y a eu la création du
label Bâtiment Basse Consommation ou BBC, qui a préfiguré la réglementation
actuelle la RT 2012. Celle-ci oblige à limiter la consommation à 50 Kw/h par
mètre carré, alors qu'avec la RT 2005 on était à 130 Kw/h/m². Donc, il y a eu
du chemin parcouru, mais on envisage, en 2020, d'arriver à des bâtiments à
énergie positive.
Le développement durable ce n'est pas que les économies
d'énergie
On parle beaucoup d'éco-quartiers, dans lesquels les
concepteurs cherchent à penser globalement le développement durable. Aujourd'hui,
des éco-quartiers naissent, notamment à Grenoble ou à Strasbourg, et au fur et
à mesure de ces expériences, on s'est rendu compte qu'il fallait associer les
futurs habitants à la conception du quartier et des habitations pour qu'il se
l'approprie et y adhèrent plus facilement. Cette contribution à la conception
et à la maintenance a conduit à faire naître le concept de ce que l'on appelle
l'habitat participatif.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.