Projet immobilier : 83% des Français ont des problèmes de financement
Les français éprouvent toujours une attirance certaine pour
accéder à la propriété, mais ils n'arrivent pas à concrétiser leur projet. Ils
observent le marché et en concluent que le niveau, historiquement bas, des taux
d'intérêt leur permet d'emprunter plus. Certains décident d'attendre que les
prix baissent, et différent leur achat. Mais ce calcul ne vaut rien si les taux
d'intérêt augmentent.
Si, dans trois ans, les prix baissent de 10%, et si les
taux augmentent dans le même temps d'un peu plus d'un point, en passant de 3% à 4,10%, cela
reviendra au même, la baisse des prix sera absorbée par la hausse des taux. Au
résultat, une grosse moitié des répondants à ce sondage, 60% environ, ont
décidé d'avancer leur projet d'acquisition. Mais, quand ils se confrontent à la
réalité des banques, leur dossier est souvent recalé. Au résultat, la moitié de
ceux que la baisse des taux avait incité à acheter immédiatement finissent par
différer leur décision.
Trois grandes familles de difficultés
L'insuffisance de revenus, soit parce qu'les acheteurs
avaient sous-estimé le prix du bien qu'ils voulaient acheter, soit parce que
les remboursements dépassent leurs capacités.
L'insuffisance de l'apport personnel avec lequel les banques
sont relativement intransigeantes sur le sujet. Il faut avoir des économies qui
représentent au moins 20% du budget global pour constituer un solide dossier de
crédit.
La précarité. Le
crédit est refusé parce que l'un des accédants, voire les deux, présentent une
situation trop instable, CDD ou intérim, par exemple, sans pouvoir bénéficier
de la garantie d'un tiers.
Faut-il s'adresser à un courtier ?
Les courtiers ne font pas de miracles mais il est vrai
qu'en période d'embellie, le courtier pouvait plus facilement convaincre une de
ses banques partenaires de prêter de l'argent. Aujourd'hui, c'est plus
difficile. Depuis la crise financière de 2008-2009, les banques se sont
réorganisées. Ce n'est plus le contact commercial que vous connaissez qui
décide de vous prêter ou non. Il y a une cellule, indépendante de la relation
commerciale, qui évalue votre risque, on appelle ça le scoring, et qui décide. Au
final, votre contact commercial serait prêt à vous accorder le crédit, mais la
cellule de risque refuse. Les emprunteurs l'ont bien compris, et finalement,
dans leur grande majorité, les trois quarts, ils commencent par s'adresser à
leur banque. Ils ne sont que 15% à avoir le réflexe d'aller consulter un
courtier.
La durée des crédits
Elle reste même stable, en moyenne autour de 17 ans. C'est,
bien sûr une moyenne, ceux qui revendent un bien ayant besoin d'un moindre
concours financier et étant, généralement, plus âgés, empruntent sur des durées
plus courtes, les primo-accédants, quant à eux, étant orientés sur les prêts
les plus longs. Mais, la folie des prêts sur 30 ans ou 35 ans est bien finie...
Déjà, trouver un crédit sur 25 ans en étant jeune, c'est une gageure.
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