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Boston : récit d'une traque 2.0

La traque des terroristes de Boston s'est en partie déroulée sur Internet. De nombreux internautes se sont transformés en enquêteurs. Pour le meilleur et pour le pire.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Franceinfo (Franceinfo)

Un homme sur un toit, un type en robe de chambre, un autre
avec un sac à dos... L'attentat de Boston est historique. Pour la première fois,
des dizaines de milliers de personnes se sont transformés en enquêteurs via les
réseaux sociaux.

"Crowdsourcing"

Tout a commencé le soir de l'attentat. Des centaines de
photos et de vidéos prises par des particuliers présents sur place ont été naturellement
partagées sur Internet. Dès le lendemain, les enquêteurs du FBI ont
officiellement fait appel à ces documents. Une gigantesque opération
de "crowdsourcing", c'est-à-dire l'utilisation de la foule pour dénicher
des informations, s'est alors mise en route. Malheureusement, les enquêteurs se sont retrouvés face à une
trop grande quantité d'images. Au point, que l'on réfléchit déjà, pour le
futur, à des algorithmes d'analyse automatique des photos et des vidéos.

Sur le Web, il y a toujours du monde
"prêt à aider". Les internautes ont commencé à mener leur propre enquête,
notamment en examinant des vidéos images par images. C'est le réseau social
Reddit qui a servi de tour de contrôle avec une page dédiée intitulée " findbostonbombers ". Des dizaines d'images,
avec des silhouettes entourées en rouge, ont été publiées.

La presse en étau

Malheureusement, ce qui
devait arriver arriva : ce sont surtout des dizaines d'innocents qui ont été
désignés à la vindicte populaire comme, par exemple, Sunil Tripathi ou Mike Mulugeta qui ont un moment fait
la une des réseaux sociaux. Des erreurs parfois reprises par la presse comme pour cet homme en jogging bleu, qui n'avait rien fait, dont la photo a été publiée à la une du tabloïd
The New York Post. En fait, les médias se sont retrouvés pris en étau entre leur prudence professionnelle et la peur d'être doublés par le Net. Quelques boulettes ont eu lieu et certains organse de presse ont dû s'excuser publiquement.

On peut s'interroger sur l'efficacité de cette recherche collaborative puisqu'il semble que les deux seuls "vrais" suspects n'avaient pas été particulièrement repérés par les internautes.

Traque 2.0

A partir de jeudi dernier, après que le FBI ait identifié
les frères Tsarnaïev, l'opération de crowdsourcing s'est transformé en "traque
2.0". Les internautes, redevenus spectateurs, se sont branchés sur un flux
audio permettant de suivre en direct les échanges radio de la police. Il ne
restait plus qu'à se connecter sur Google Maps pour avoir, d'une certaine
manière, l'image en plus.

La prochaine étape ? Ce sera peut-être un accès direct aux
caméras de surveillance dans la rue et aux images de la police en temps réel sans oublier
les drones personnels envoyés sur place pour suivre l'action en "live"...

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