Firefly : l'hyper personnalisation des contenus arrive grâce à l'IA et aux données

Un an après avoir lancé Firefly, son intelligence artificielle capable de générer des images, Adobe, l’éditeur de Photoshop, passe la vitesse supérieure en adaptant son IA générative aux besoins des entreprises. Résultat : les marques vont bientôt pouvoir faire de l’hyperpersonnalisation visuelle et, en nous ciblant mieux, peut-être moins inonder nos boites mail ?
Article rédigé par Benjamin Vincent
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
La conférence de l'Adobe Summit 2024 à Las Vegas pendant laquelle Adobe a annoncé la possibilité, pour les entreprises, d'entraîner son IA générative Firefly avec leurs propres images, pour proposer des visuels personnalisés pour chaque client. (BENJAMIN VINCENT / FRANCE INFO / RADIO FRANCE)

Et si cette évolution annonçait la fin prochaine du marketing de masse, qui envoie des millions de mesages sans distinction ? Depuis un an, Firefly servait déjà à créer des images, en quelques secondes, à partir de ce qu’on appelle un "prompt", autrement dit une phrase, en français, qui décrit le visuel souhaité. Les marques s’en servaient déjà, mais les résultats obtenus correspondaient rarement à la charte ou au design de l’entreprise.

L’IA Firefly nourrie avec les images des entreprises

Désormais, les marques vont pouvoir "entraîner" Firefly avec leurs propres images. On pense notamment aux constructeurs automobiles, aux géants du luxe ou à l’univers du e-commerce. Ils vont donc, chacun, pouvoir créer leur propre déclinaison de Firefly, en envoyant à l’IA tout ou partie de leurs images, qui serviront de références, et dont l'intelligence artificielle devra s’inspirer pour créer de nouveaux visuels.

On comprend l’intérêt pour les marques qui vont pouvoir produire davantage de contenus : des contenus personnalisés pour chaque client, individuellement. Envisageons maintenant ce qui va changer pour nous, consommateurs, avec un premier exemple : si vous envisagez d’acheter un bateau, et que vous allez souvent à Noirmoutier, le site web du fabricant vous proposera des images du voilier dans la baie, devant Noirmoutier, même si l’entreprise ne dispose pas de ces photos. Elles seront générées en temps réel, par l'IA, exprès pour vous.

Autre exemple : si vous avez envie de passer Noël à la montagne, le site web de l’hôtel où vous pensez réserver ne vous proposera pas de photos avec de l’herbe sur les pistes, mais plutôt une belle poudreuse, des guirlandes et un sapin de Noël. La nouveauté, c’est que ces images n'auront pas besoin d’être prises et préparées en amont : Firefly s’en chargera à la volée, pour les afficher sur la page web ou dans le mail que vous recevrez.

Accepter ou refuser de partager ses données ?

Cette hyperpersonnalisation est-elle dans notre intérêt ? Vous l’avez deviné : la condition de ces images ciblées, individualisées, c’est que les marques obtiennent des données sur vous, pour connaître vos goûts et vos centres d'intérêt. Et donc, si, en arrivant sur un site web, quand la fenêtre de consentement apparaît, vous cliquez sur "Continuer sans accepter", vous continuerez de voir des bateaux ailleurs qu’à Noirmoutier, et une photo d’hôtel au ski prise le 15 août, même quand vous réserverez pour Noël.

Mais la question va se reposer : accepter – ou pas – de partager ses données, et avec quelle marque ou site ? Peut-être que l'acceptation sélective vaudra enfin la peine, dans ce nouveau contexte, avec les entités en qui vous avez confiance, et avec qui vous interagissez souvent, par exemple votre banque.

Mais n’oubliez pas : plus vous partagez, plus vous courrez le risque que vos données vous échappent et, dans le pire des cas, soient revendues. Et donc, partager : pourquoi pas, mais pas avec n’importe qui.

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