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Les dessous de Netflix

Le service américain de vidéo à la demande, disponible en France depuis une semaine, cache une formidable machinerie informatique dédiée à la recommandation des programmes.
Article rédigé par Jérôme Colombain
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
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Un millier de développeurs informatiques (selon l'entreprise). Netflix, ce n’est pas seulement un catalogue de films et de séries, c’est aussi et surtout une énorme machine de guerre technologique. Ce qui a fait le succès du service outre Atlantique, et qui commence à conquérir le public français, c’est le fameux algorithme de recommandation.

 

Comment ça marche ?

 

Lorsque vous vous abonnez à Netflix, le service commence par vous demander de choisir trois films qui vous ont plu ou que vous aimeriez voir. Ensuite, il vous pose quelques questions sur vos goûts : préférez-vous les films d’action ou les comédies romantiques, etc... Et c’est parti ! La moulinette se met en route. Elle va fouiller dans le catalogue pour vous proposer immédiatement une sélection susceptible de vous plaire.

Cela ne s’arrête pas là.

Au fil des jours, le logiciel analyse votre comportement. Il surveille tout. Non seulement, sur quoi se porte vos choix mais également quels acteurs et actrices vous semblez aimer, si vous avez des sujets ou des lieux de prédilection et il détecte même, par exemple, si vous accélérer au milieu d’un film avec votre télécommande parce que vous trouvez que l’action est trop lente. Tout cela contribue à créer votre profil de spectateur. Cela permet donc à Netflix de vous aider à choisir un film chaque soir mais également à produire du contenu. La fameuse série House of Cards a été conçue parce qu’il y avait un marché de spectateurs fan de séries politiques aimant l’acteur Kevin Spacey et le réalisateur David Fincher. Du Big data appliqué à la production audiovisuelle. De plus en plus de contenus vont être produits de cette manière.

 

Effrayant ?

 

C’est en tout cas complètement nouveau et cela bouscule pas mal de choses. Par exemple, comment imposer un quota de fiction française à un service de vidéo où c’est de toute façon c’est le téléspectateur qui a le dernier mot ? Récemment, dans Le Monde, le Président du CSA, Olivier Schrameck, allait même jusqu’à laisser entendre que cette télé hyper personnalisée pouvait remettre en cause la cohésion sociale basée sur des programmes partagés par le plus grand nombre.

Bref, la télé  " à la papa " est bel et bien morte.

 

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