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Nouveau monde. La Chine à nouveau montrée du doigt pour une affaire de cyber-espionnage

 Les serveurs informatiques de grandes entreprises américaines auraient été infectés par des puces électroniques espionnes en provenance de Chine. Parmi elles, Amazon et Apple.  

Article rédigé par franceinfo, Jérôme Colombain
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Un microprocesseur Supermicro sur une carte-mère. (RITCHIE B. TONGO / EPA)

C’est une incroyable affaire de cyber-espionnage présumé que révèle le site d’information Bloomberg. Les serveurs informatiques de grandes entreprises américaines, dont Amazon et Apple, auraient été infectés par des puces électroniques espionnes en provenance de Chine.  

Ce sont de minuscules puces, pas plus grosses qu'un grain de riz, capables de siphonner toutes sortes de données à distance. Ces puces auraient été découvertes sur des cartes-mères (des circuits électroniques) fabriquées par une société américaine, Supermicro, spécialisée dans le matériel informatique dédié notamment au streaming vidéo. Selon Bloomberg, ces cartes-mères auraient équipés des serveurs utilisés par une trentaine de sociétés américaines. Parmi elles, une banque mais aussi Apple et Amazon, qui fournit entre autres des services cloud à la CIA. Toutes ces sociétés auraient pu être espionnées, par l’intermédiaire de matériel informatique vérolé.

Une enquête des autorités américaines

La société américaine qui fabrique les cartes mères, Supermicro Computer, est installée à Palo Alto en Californie mais elle s’approvisionne notamment auprès d’une usine chinoise qui aurait été "forcée" par l'armée chinoise d’installer ces mouchards sur les circuits électroniques destinés à l’étranger. Selon Bloomberg, c’est ce qui ressort d’une enquête menée par les autorités américaines en 2015. Les intéressés démentent. Tous. Aussi bien côté chinois qu’américain. Amazon et Apple nient avoir découvert ces puces sur leurs serveurs.

De leur côté, le FBI, la CIA et la NSA ainsi que la société Supermicro se refusent à tout commentaire. Pourtant, Bloomberg persiste et signe en évoquant pas moins de 17 sources issues du renseignement et d'entreprises privées dont des ingénieurs d'Apple et d'Amazon, qui auraient découvert le piratage en 2015 et informé les autorités américaines. Ces deux entreprises auraient d’ailleurs annulé des contrats et même coupé les ponts avec Supermicro en 2016. Il faut savoir que Supermicro, c’est une énorme entreprise. C’est un peu le "Microsoft de la carte-mère" dans le monde professionnel. Elle comptait en 2015 plus de 900 clients dans 100 pays dont l’armée américaine et des administrations sensibles.

Ce n’est pas la première fois la Chine est soupçonnée

La Chine est l’un des principaux fournisseurs au monde de composants électroniques. En 2016, le Pentagone soupçonnait les ordinateurs portables de la marque chinoise Lenovo de contenir un système embarqué d’espionnage. Plus récemment, les marques Huawei et Xiaomi ont fait parler d’elles. Elles sont dans le collimateur des autorités américaines mais aussi françaises qui les soupçonnent d’avoir installé des mouchards dans leurs smartphones et leurs serveurs. Rien n’a cependant été prouvé. Rappelons qu’en matière de renseignement, personne n’est  "blanc-blanc" et souvent les intérêts politiques et économiques se mélangent joyeusement.  

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