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Nouveau monde. La récupération des données de WhatsApp par Facebook fait fuir les utilisateurs vers Signal

Les données d’utilisation de la célèbre messagerie vont être collectées par la maison mère Facebook, sauf en Europe et aux Royaume-Uni.

Article rédigé par franceinfo, Jérôme Colombain
Radio France
Publié Mis à jour
Les logos WhatsApp et Facebook. (LIONEL BONAVENTURE / AFP)

À compter du 8 février, pour pouvoir continuer à utiliser l’application WhatsApp, il faudra accepter de nouvelles conditions d’utilisation et donner le droit à Facebook (maison mère de WhatsApp depuis 2014), mais aussi à Instagram et Messenger, de récupérer certaines données de WhatsApp. De quelles données s’agit-il ? Du numéro de téléphone de chaque utilisateur, de ses contacts, de ses informations de profil et des données des transactions éventuellement réalisées dans l’application. Évidemment, le contenu des messages, qui restent chiffrés et donc en principe confidentiels, ne sont pas concernés. Jusqu’à présent, ce partage était facultatif.

Le pourquoi de ce changement est à rechercher dans la stratégie commerciale de Facebook. Mark Zuckerberg veut faire de WhatsApp l’outil central de communication de l’écosystème du groupe. Il s’agit aussi de monétiser WhatsApp, qui ne rapporte pas d’argent aujourd’hui, en l’ouvrant aux annonceurs.

Inscriptions en masse auprès du concurrent Signal 

Cependant, il faut préciser que, en raison de la règlementation, ce partage de données ne concernera pas les utilisateurs européens et britanniques. La direction de Facebook précise qu’il n’y aura pas de ciblage publicitaire. En tout cas, pour les communications entre particuliers. Seuls usages professionnels, c’est-à-dire avec des entreprises qui utilisent WhatsApp comme canal pour communiquer avec leurs clients, seront soumis à ce partage de données. Dans tous les cas, il faudra quand même accepter les nouvelles conditions d’utilisation.

Conséquence inattendue de cette nouveauté, il semble que des utilisateurs aient choisi d’émigrer dès maintenant sur d’autres plateformes, comme Télégram ou Signal. Ainsi, jeudi 7 janvier, la plateforme Signal a été victime d’un afflux inattendu d’inscriptions. Un phénomène sans doute amplifié par un tweet du milliardaire Elon Musk (qui entretient des rapports tendus avec Facebook) appelant à rejoindre Signal.

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