Nouveau monde. Les objets connectés doivent-ils servir de mouchards ?
Des objets connectés sont appelés à la rescousse dans une enquête judiciaire aux Etats-Unis. C’est une première et cela pose de nombreuses questions.
Des objets connectés sont appelés à la rescousse dans une enquête judiciaire aux Etats-Unis. C’est une première et cela pose de nombreuses questions.
L’affaire remonte à fin novembre. Un homme a été retrouvé mort dans une maison de l’Arkansas. En pénétrant dans les lieux, les enquêteurs ont découvert qu’il possédait un assistant connecté Echo d’Amazon, cet appareil à commande vocale qui permet d’allumer ou d’éteindre les lumières, de lancer la musique ou de consulter la météo, etc. Echo est toujours en veille. Un petit micro écoute en permanence ce qui se passe dans la maison et réagit lorsqu’on prononce le mot-clé "Echo" ou "Alexa" pour lancer le système.
Le FBI aimerait bien récupérer les enregistrements audio
Des enregistrements correspondant aux instants qui ont précédé le meurtre pour savoir ce qui a bien pu se passer. Y’a-t-il eu une conversation ? Une bagarre ? Est-il possible d’identifier une autre personne ? La police a demandé à Amazon de fouiller dans ses serveurs.
Amazon ne dit rien
Amazon refuse de communiquer quoi que ce soit à la police au nom de la protection de la vie privée des utilisateurs. Cette position de principe rappelle beaucoup le bras de fer entre Apple et le FBI, à l’automne dernier, à propos de l’iPhone du terroriste de San Bernardino (14 mort en décembre 2015). A noter qu’il y avait d’autres objets connectés dans cette maison, notamment un système de mesure de l’eau du robinet qui a révélé une consommation anormale la nuit du meurtre, peut-être pour nettoyer des traces.
Justice contre vie privée
On pourrait se dire : "Formidable, les objets connectés vont désormais permettre d’élucider des meurtres !". Mais on se dit également : "Quelle horreur ! Il y a des micros chez nous et nous sommes espionnés en temps réel". Certains penseront immédiatement qu’il faut bannir ces mouchards de nos intérieurs. Cependant, on peut penser qu’ils vont sans aucun doute se généraliser. La question semble donc être plutôt : comment nos données personnelles sont-elles protégées ? Qui a le droit d’y accéder et dans quelles circonstances ?
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