Nouveau monde. Reconnaissance faciale : ça bloque aux Etats-Unis, ça progresse en Chine
Tandis qu’en Chine, la reconnaissance faciale devient obligatoire pour acheter un téléphone portable, aux États-Unis des villes ont décidé de l’interdire.
Après San Francisco et Oakland en Californie, Portland, la plus grande ville d’Oregon, veut bannir à son tour la reconnaissance faciale, et de manière encore plus radicale. En effet, il s’agit d’interdire son usage non seulement par l’administration, comme la police, mais aussi par les entreprises privées, comme les aéroports.
Cette interdiction émane de la commissaire de Portland, Jo Ann Hardesty, une policière d’origine africaine qui évoque les risques d’erreurs sur certaines personnes. En effet, les technologies actuelles présentent un taux élevé de faux positifs pour les femmes et les personnes de couleur, qui pourrait conduire à des mises en causes injustifiées. L'interdiction pourrait intervenir l’an prochain à Portland, avant peut-être un règlement fédéral sur la question. Le débat sur la reconnaissance faciale est, en effet, de plus en plus vif aux États-Unis.
Obligatoire en Chine
Pendant ce temps, en Chine, la reconnaissance faciale, au contraire, se développe. Depuis le 1er décembre, les consommateurs chinois doivent passer un scanner du visage pour souscrire un forfait téléphonique. Officiellement, il s’agit officiellement de lutter contre la fraude pour s’assurer de l’identité réelle des personnes mais on évoque déjà des risques de dérapages et de piratage des bases de données remplies des visages de la population.
Cette disposition vient s’ajouter au crédit social, le système de notation et d’identification des citoyens chinois déjà très décrié, et à la vidéosurveillance qui est omniprésente dans le pays. La Chine compte environ 170 millions de caméras dans l’espace public, dont un grand nombre est couplé à des systèmes de reconnaissance faciale. Cette technologie est même utilisé dans certaines toilettes publiques pour éviter l’utilisation abusive de papier toilettes. Plus inquiétant : les autorités chinoises travailleraient sur un projet mêlant reconnaissance faciale et génétique, afin de pouvoir identifier les Ouïghours, cette minorité musulmane opprimée, à partir de caractéristiques physiques déduites de leurs ADN.
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