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Après la mer, le mal de terre : un message pour Yannick Bestaven après sa victoire dans le Vendée Globe

Le skipper Yannick Bestaven a remporté le Vendée Globe après 80 jours en mer. Ça n'a pas échappé à Olivia Leray.

Article rédigé par franceinfo - Olivia Leray
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le skipper français Yannick Betsaven brandit le coupe de la victoire du Vendée Globe 2020, aux Sables-d'Olonne (Vendée), le 28 janvier 2021. (LOIC VENANCE / AFP)

D'abord, bienvenue sur terre, Yannick Bestaven, bienvenue parmi nous, et puis (re)bienvenue dans la mouise, faut être honnête. Je sais ce qu'on dit, après avoir fait le tour du monde : tout ce qu'on veut, c'est être à la maison. Mais franchement, je ne suis pas sûre. L'atterrissage est dur, d'habitude, pour toi et les autres. Je pense à Sébastien Destremau qui raconte qu'il y a quatre ans, quand on lui demandait : "Alors ? Heureux de rentrer ?" Il disait : "Oui, vraiment." En fait, il le raconte aussi, il n'en pensait pas un mot. Je pense à Ellen MacArthur incapabale de quitter son bateau en 2001, repartie sur le ponton pour lui dire au revoir, l'embrasser et pleurer.

C'est normal de pas avoir envie de rentrer, parce que nous, on voudrait bien se tirer, nous on voudrait bien être en mer. Seule oui, confinée, mais pas ici. Pas comme ça. Nous on voudrait bien border et choquer la voile, se prendre de l'eau dans la tronche. On serait bien évidemment beaucoup moins fort que toi mais on aurait voulu avoir juste une petite place avec toi pendant 80 jours.

Tu n'as rien raté

Après la mer, le mal de terre. Deux fois plus cette année. Parce que, là, franchement depuis le 8 novembre, tu n'as rien raté. On n'a pas de cap, nous, et c'est peut être ça le plus dur. Mais je me dis que ce matin pour toi et les autres, il faut un peu de douceur, de transition.

Sache que grâce à toi, aux autres, grâce aux handballeurs, mercredi 27 janvier qui se sont qualifiés en demi-finale du mondial, grâce à vous, on s'en est rendu compte, on est encore vivant. On ressent encore quelque chose. Ça parait bête mais le dire, ça fait du bien. On a encore des émotions. Elles existent, elles sont là. On ne le soupçonnait même plus mais elles sont là. Elles sont là et on a le droit de se lever, de crier, d'être émerveillé. On a le droit d'être heureux quand les feux d'artifices saluent ton passage. Il y a encore un truc qui se passe dans le ventre. Il y a encore un truc qu'on a le droit de faire, Il y a encore un truc qui bat, qui transcende et qui vaut la peine. Alors merci pour ça, et bon retour parmis nous.

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