On ne pouvait pas le rater. Hommage à Kobe Bryant
Le basketteur Kobe Bryant est mort dimanche dans un accident d'hélicoptère. Le quintuple champion NBA avec les Lakers et sept autres passagers dont sa fille âgée de 13 ans ainsi que le pilote sont décédés dans le sud de la Californie.
Je n'ai pas dormi cette nuit. C’est la première fois que ça m’arrive. Au début je voulais vraiment faire une nuit blanche, sortir, honorer Michou et faire une bonne chronique.
Je cherchais la nuit blanche festive, c'est celle où on cogite un pied dedans, un pied dehors. C’était la première fois, c’était cette nuit, et c’était pour Kobe. Pourtant, je ne l'ai jamais vu mettre un panier, à part quelques petits extraits furtifs. Je n’ai pas honte de le dire.
J’ai fait un peu de basket quand j’étais petite. Je me suis dis, ça vient de là le chagrin. Mais non ! Je n'aimais pas trop mon équipe, et puis des fois on jouait au Cheylard, au fin fond de l’Ardèche, et puis il n'y avait pas de chauffage dans le gymnase. C’est là que moi et le basket on s’est séparés.
Rien ne me reliait à Kobe Bryant
Alors, c’est ça être une légende ? C’est quand ton décès passe du conditionnel à la certitude et que tout tremble ? Ce n’est pas juste un nom, juste être bon, juste un sport. Non c’est au-delà. Ce n’est pas une question de 30 000 points, pas question d’exemple ni de talent. Non, il n'y a pas que ça.
Comment fait-on pour marquer l’histoire ? Pour être un géant ? À quel moment ça se joue ? À quoi ça tient ?
Il y a la franchise très certainement. Pour Kobe c'était 20 ans avec les Lakers. Parce qu’au-dessus de la fidélité, on trouve la loyauté. Et c’est tellement plus marquant. Il y a le même chemin, chaque jour jusqu'au panier de basket d'un parc de Mulhouse. Il y a l'obsession, la beauté, la douleur, la beauté dans la douleur, le clair-obscur.
Il y a la hargne bien sûr, l’exigence, la verve, la détermination sûrement, l’audace surtout. Il y a mourir sans prévenir et partir trop tôt. Il y a tous ces ados qui crient : "Kobe !" en tentant un "trois points". Il y a la générosité, qui flirte avec l’égoïsme, il y a donc le jeu partout, le jeu tout le temps. Jouer toujours. C’est ça être une légende comme Kobe "Brillant". Une légende, ça travaille le jour et ça vient chez toi quand la lumière s'éteint, dans les rêves des enfants, et les nuits blanches des plus grands.
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