On ne pouvait pas le rater. Un rire bouleversant venu de Syrie
Une vidéo montrant une petite fille riant aux éclats lorsqu'elle entend une bombe exploser en Syrie fait réagir les internautes.
Un éclat de rire qui vient de loin, de Syrie. Celui d'une petite fille aux joues roses et aux cheveux bruns et bouclés. Un éclat de rire pur, innocent, communicatif. Un éclat de rire qui bouleverse.
A recently displaced Syrian father Abdullah in Idlib taught a game to his 4-year-old daughter Selva: You should laugh when you hear a warplane.
— Ragıp Soylu (@ragipsoylu) February 17, 2020
Now entire family laughs to maintain the pretense, to keep her sipirits high amid a war
Via @alganmehmettpic.twitter.com/NRiSj9NydA
Cela nous fait tous pareil : toi aussi chez toi, tu as souri, et nous aussi on a envie de rire. On a envie de la voir, la petite fille syrienne aux cheveux bouclés et aux joues roses. Elle s'appelle Selva, elle a quatre ans. Et si elle rit, c'est parce qu'elle joue avec son papa. Tous les deux ont fui l'enfer de la province d'Idlib pour se réfugier dans une ville plus au nord. L'hiver est rude et les bombes tombent. Le jeu est simple, la règle est simple. Quand un avion bombarde, Selva doit rire. Rire très fort, le plus fort possible.
Comme un jeu
Pas besoin de parler arabe pour comprendre, c'est comme ça qu'Abdullah et sa fille font face à l'offensive du régime, soutenu par la Russie, pour prendre le contrôle de la région. Transformer le son des bombes, rire pour ne plus avoir peur. Le papa a confié à des journalistes turcs qu'il avait dit à sa fille que les bruits venaient d'armes à feu, mais d'armes à feu jouets, en plastique. Évidemment, ce jeu nous rappelle quelque chose. En 1997 dans la fable La vie est belle, Roberto Begnini invente aussi un jeu avec son fils pour dissimuler l'enfer des camps. Le jeu est donc un antidouleur.
En Syrie, selon un dernier bilan de l'ONU publié lundi 17 février, plus de 900 000 personnes comme Selva et son papa ont été déplacées depuis le 1er décembre, en raison de l'offensive du régime dans le nord-ouest du pays. Le président syrien s’est engagé à poursuivre son avancée pour "libérer" l’ultime grand bastion tenu par les jihadistes et les rebelles.
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