On s'y emploie. Des territoires qui remettent les chômeurs de longue durée au travail
L'initiative "zéro chômeur de longue durée" fait son premier bilan et une pétition réclame son extension.
Un million de chômeurs de longue durée en France. Un phénomène qui s'installe. Pour lutter contre ce phénomène, une piste, une expérimentation, lancée en 2016, les "territoires zéro chômeur de longue durée". Il en existe 10 en France.
Une double actualité : d'abord une pétition qui demande l'extension de ce dispositif. Et un livre qui en dresse un premier bilan. Le point avec Claire Hédon, présidente du mouvement ATD Quart Monde France, co-auteur de ce livre, Zéro chômeur !, une co-édition Quart Monde et les éditions de l'Atelier.
franceinfo : Le principe, comment ça marche ?
Claire Hédon : personne n'est inemployable, tout le monde n'a pas la même rentabilité, et ce n'est pas le travail qui manque mais les emplois. Enfin, ce n'est pas l'argent qui manque. Le chômage de longue durée coûte 43 milliards d'euros à l'Etat. C'est à peu près 18.000 euros par personne au chômage de longue durée.
Ce n'est évidemment pas ce que les personnes reçoivent. Il y en a à peu près la moitié qui correspondent à des aides sociales, à l'accompagnement à l'emploi ; à peu près 35% d'argent qui ne rentre pas dans les caisses de l'Etat en cotisations et d'impôts et 20% de dépenses à plus long terme dans lesquelles il y a la santé, l'éducation, les problèmes de logement qui sont dus au chômage de longue durée.
Donc le principe est tout simple : cet argent existe, il va être réaffecté à des entreprises à but d'emploi, qui vont créer des travaux utiles à la société qui n'ont pas suffisamment de valeur marchande.
Quels emplois pourraient être créés ?
Il y a énormément de travaux dans la protection de l'environnement, dans l'accompagnement des personnes, dans le maraîchage. Ceux qui pourraient procurer ces emplois ne sont pas solvables. Pour évaluer, on a besoin de temps pour expérimenter ce que cela change sur les territoires, en termes de cohésion sociale, en termes d'éducation des enfants.
C'est trop tôt pour évaluer le succès du dispositif ?
Le premier bilan est très positif. Il y a 800 personnes embauchées, cela a changé leur vie. Elles gagnent beaucoup mieux leur vie au Smic qu'au RSA. Evidemment les plus éloignés de l'emploi, les plus cassés par la vie ne sont pas encore dans ces entreprises à but d'emploi. Mais il faut arriver à ce zéro chômeur de longue durée parce que la cohésion du territoire, elle est à ce prix-là.
Il faut étendre ce dispositif à la France entière ?
Pas tout de suite et d'un seul coup, il faut continuer l'expérimentation mais on demande une extension à 50 ou 100 territoires supplémentaires et il y a beaucoup de candidats.
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