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On s'y emploie. Les infirmières manquent de temps avec les patients

"On s'y emploie", c'est tous les dimanches un gros plan sur le monde du travail, avec une personnalité qui l'éclaire. Hôpitaux saturés par la grippe, médecins urgentistes qui démissionnent. Aujourd'hui on se penche sur le métier d'infirmière, avec le témoignage de l'une d'elles.

Article rédigé par franceinfo, Philippe Duport
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Une infirmière tient la main d'un patient dans une unité de soins palliatifs au centre hospitalier d'Auxerre (Yonne) le 11 février 2013. (MAXPPP)

Anne Papas est infirmière, elle vient de faire paraître des "Chroniques d'une vie d'infirmière", sous le titre Astreintes, aux éditions de la rue de l'Echiquier.

Comment on vit une épidémie comme celle de la grippe ?

Comment on gère les lits dans les couloirs, l'attente aux urgences, quand on est infirmière hospitalière ?

C'est compliqué, souligne Anne Papas, parce que les conditions de travail deviennent intenses. Le rythme de travail d'une infirmière dans une journée "normale" est déjà soutenu, et là, en cas d'épidémie ça crée des tensions, un stress intense.

Est-ce que vous estimez avoir eu au cours de votre carrière, le temps, les conditions pour bien faire votre travail ?

A.P. : Je peux dire que j'ai bien fait mon travail, mais pour aller en profondeur on est contraint par le temps, notamment dans la relation de soin avec le patient. Quand vous avez la prescription de 10 traitements pour les 10 patients que vous avez en charge, vous avez peu de temps pour prendre en charge l'éventuelle détresse ou un patient qui aurait besoin de se confier, et  parfois on est obligé de surseoir à une discussion sur une détresse et de revenir plus tard, et c'est frustrant.

C'est une frustration pour moi, et c'est une des principales causes d'insatisfaction au travail des infirmières, c'est de ne pas avoir assez de temps à consacrer à la relation de soin.

Qu'est-ce qui est le plus difficile ?

A.P. : c'est d'être face à des personnes en souffrance et de ne pas avoir le temps de les écouter. Il est possible d'écouter quelqu'un sur un temps très court, en trois minutes, de montrer qu'on est là, qu'on a de l'empathie, mais il faudrait s'asseoir au bord du lit et écouter la personne.

Ce qui est difficile c'est quand vous avez plusieurs personnes qui ont des complications, qu'il faut gérer des suites opératoires, mais que vous avez aussi un patient en fin de vie, et là la question c'est, de qui je m'occupe ?

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