On s'y emploie. Limitation à 80 km/h : les entreprises vont devoir encore plus désigner les salariés fautifs
Aujourd'hui entre en vigueur l'abaissement de la limitation de vitesse de 90 à 80 km/h sur les axes secondaires.
À l'heure du passage à 80km/ heure sur le réseau des routes secondaires, les entreprises, qui doivent déjà désigner leurs salariés fautifs depuis le 1er janvier 2017, vont avoir leur rôle à jouer.
Des précisions avec Emmanuel Barbe, délégué interministériel à la sécurité routière
Aujourd'hui entre en vigueur la limitation à 80 km/h sur certains axes secondaires. Les entreprises vont-elles encore plus souvent désigner leurs employés qui conduisent trop vite ?
Emmanuel Barbe : les entreprises aujourd'hui les désignent très bien, à plus de 80%, parce qu'elles appliquent la loi, mais aussi parce qu'il y a aussi une vraie prise de conscience de tous les bienfaits qu'il y a à ce que leur flotte, leurs salariés respectent les limitations de vitesse et n'aient pas d'accidents de la route.
Si rien ne change dans la pression que mettent certains employeurs sur les horaires et la rapidité, ça ne va pas changer non plus en terme de sécurité routière ?
Emmanuel Barbe : la loi a eu un effet très fort. Il y a eu 10% de flashes en moins pour les voitures d'entreprise. Donc il y a eu une vraie prise de conscience et dans les entreprises, on a complètement repensé la façon dont se conçoit l'usage de la voiture en entreprise.
On a accompagné ça avec un mouvement qui réunit 957 entreprises qui couvrent 2,8 millions de salariés, des engagements des patrons à respecter toute une série de principes. Par exemple ne pas fixer des objectifs de trajets qui ne soient pas compatibles avec la règlementation en vigueur, avec les temps de pause, et aussi on s'attache ; il y a d'autres mesures sur l'alcool, sur le téléphone au volant...
Mais le téléphone au volant, il suffit de circuler pour s'apercevoir que la situation s'aggrave
Emmanuel Barbe : c'est vrai mais ces entreprises se sont engagées à non pas interdire le téléphone au volant, qui est autorisé si on a un système totalement mains libres, mais à limiter le plus possible l'utilisation du téléphone au volant. Ces bonnes pratiques peuvent se répandrent dans la société en partant des entreprises. C'est un jeu gagnant-gagnant.
Pour les salariés : ce sont eux qui meurent sur les routes. Pour les entreprises : parce que l'accidentalité leur coûte très cher. Et puis c'est gagnant pour la société : si vous vous faites renverser par quelqu'un qui a un bon motif professionnel, ça vous fait une belle jambe. L'entreprise est un levier essentiel de l'amélioration de la sécurité routière.
Quelle est la part des accidents routiers dans les accidents du travail ?
Emmanuel Barbe : la moitié des accidents mortels du travail sont des accidents de la route. La moitié des morts considérés comme accidents du travail, c'est sur la route.
Lancez la conversation
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.