La Russie, côte Pacifique

Le Kremlin s'intéresse de près à cet endroit stratégique : on est à quelques encablures de la Corée du Nord, face à
la mer du Japon, sur l'ultime frontière de la Russie, et à sept fuseaux horaires de distance de Moscou.

La région du Primorié reste une terre sauvage où peu de gens se sont aventurés. Une stèle, érigée au nord de
Terneï, rend hommage à La Pérouse, le Français envoyé par Louis XVI pour
sillonner les mers du globe : en 1787, il fut le premier européen à décrire ce
paysage, une taïga touffue traversée de nombreux cours d'eau et de forêts immenses.

Il suffit de se
reporter aux photos de Thomas Goisque publiées dans le magazine Géo pour comprendre l'univers, à commencer par le phare de Gamov achevé en 1906, qui éclaire les confins de la Russie. "A la fin du XIXe siècle, les tsars décidèrent de relier Moscou au Primorié, grâce au Transsibérien, le plus long chemin de fer du monde : 9.288 kilomètres".

Peu de villages à l'horizon, parfois quelques isbas et leurs champs cultivés, une capitale
symbolique dans cette contrée lointaine : Vladivostok et ses 600.000
habitants. La cité reste le Q.G. de la flotte du Pacifique. "Jusqu'en 1992 , ce port militaire était bouclé, les étrangers n'avaient pas le droit d'entrer".

En 2012, Vladivostok fut choisie pour accueillir le sommet de l'APEC, Coopération Economique pour l'Asie Pacifique." D'immenses travaux de modernisation furent réalisés, rappelle Sylvain Tesson, dans son reportage, mais les conditions de vie des habitants n'en ont pas pour autant été améliorées. Pourtant, la ville reste un enjeu stratégique pour Moscou qui cherche à maintenir une forte population civile russe en Extrême-Orient".