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Planète Géo. La Grande Muraille verte contre la désertification

Depuis plus de 40 ans, Pékin mène la bataille contre l’ensablement du nord du pays, en plantant des arbres. Une lutte sans relâche contre l’avancée du désert de Gobi.

Article rédigé par franceinfo, Sandrine Marcy
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
"Planète Géo" : une photo, un reportage, une carte ou un portrait issus du magazine "Géo". (ARTHUR DEBAT / GETTY IMAGES)

La Grande Muraille verte de Chine, c'est le plus vaste projet écologique du monde de plantations de forêts destinées à freiner la progression du désert de Gobi, à lutter contre le réchauffement climatique global et à réparer la déforestation passée.

Un plan titanesque

L’expérience inspire bon nombre de pays touchés par la désertification, depuis les États-Unis jusqu’à l’Afrique sub-saharienne, en particulier au Niger.

En Chine, environ 20% de la superficie du pays sont déjà touchés par l'avancée du désert de Gobi, dans le nord. L'idée du gouvernement a donc été de lancer, en 1978, le projet de Grande Muraille verte.

Vue aérienne du désert de Tengger, dans la province de Gansu. (IAN TEH / GEO)

Il s’agit de planter, d’ici 2050, des arbres sur plus de 35 millions d’hectares pour former une ceinture verte d’environ 4 500 kilomètres de long sur 550 kilomètres de large.

Le magazine Géo nous en donne un aperçu, grâce au travail du photographe Ian TEH, basé en Malaisie, devenu spécialiste de l’environnement en Chine.

Les causes de l'avancée du désert

En cause : la déforestation, l’agriculture intensive et la surpopulation auxquelles s’ajoute le réchauffement climatique.

"Exemple dans le district de Duolun, situé au sud-est du désert de Gobi : la surexploitation agricole et le surpâturage ont transformé la région en désert aride, explique Vincent Beiser dans le magazine Géo. S’ajoutent à cela, le changement climatique et la surpopulation : le nombre d’habitants a quadruplé en 50 ans et le nombre de têtes de bétail a été multiplié par six".

 Le projet est-il viable ?

Selon Pékin, des milliers d’hectares de désert ont été stabilisés, la fréquence des tempêtes s’est réduite de 20% entre 2009 et 2014. Dans certaines zones, l’avancée du désert a bien été ralentie, mais à quel prix ?

"Le gouvernement loue aux paysans leurs terres pour les boiser, les villageois sont payés pour semer des graines, des entrepreneurs se font pépiniéristes pour commercialiser le bois", explique Vincent Beiser dans le magazine Géo.

Dans le district de Duolun, l'arrosage pompe l'eau de la nappe phréatique déjà maigre. (IAN TEH / GEO)

"Le projet censé réduire la pauvreté a surtout fabriqué des plus riches ! Exemple avec Elion Resources, entreprise multimilliardaire avec à sa tête Wang Wenbiao : elle emploie 6 000 salariés et ferait 6 milliards de chiffre d’affaires. Elle s’est repositionnée comme entreprise "durable".

Le parc du désert de Kubuqi créé par le milliardaire Wang Wenbiao. (IAN TEH / GEO)

Elion est aussi un des opérateurs de la Grande Muraille verte : l'entreprise a reverdi plus de 30% du Kubuqi (environ 600.000 hectares) une zone au nord ouest de Pékin qui doit accueillir les J.O. de 2022. Et Elion dit avoir modifié l’écosystème ! D’autres entreprises sont intéressées par l’argent que verse le gouvernement".

Oui ou non, la Chine est-elle en mesure de terrasser le dragon jaune ? Les scientifiques sont partagés sur l’efficacité du système.

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